mercredi 28 juillet 2010

D'ermites gallinacés à estivants mondialisés


Nombreux sont ceux qui nous estimaient bien rapides à se déplacer sur Google maps. Piètre jugement ! Bostjan -le cycliste slovène qui a traversé le Baloutchistan avec nous- était déjà à Istanbul quand nous étions encore à Kermanshah...soit presque deux fois plus véloce que nous ! Une des raisons triviales est que nous nous sommes arrêtés assez longuement à Chiraz, Yazd et Ispahan, une autre est que lui est un monstre de volonté. Nous l'imaginions sans difficulté traverser la Turquie sans parler à personne, sans visiter aucune ville, ne s'arrêtant que pour manger en une demi-heure. Ce mode de vie nous paraissait cocasse, à nous qui étions encore dans l'Iran qui prend son temps.


Mal nous a pris d'en rigoler, car c'est ce qui a fini par nous arriver ! Le relief de toute la moitié est de la Turquie (le Kurdistan en gros) n'offre aucun répit au cycliste, qui doit donc pédaler plus pour gagner autant de kilomètres...De plus, nous ne connaissions aucun mot de turc (à part baklava), qui n'est pas une langue facile à apprendre comme ça, au vol. Enfin, les nuits étaient bien fraîches (tout est à plus de 1000m de hauteur), et sitôt la nuit tombée s'enfiler dans le sac de couchage -et donc dormir- s'imposait. Nos parents auraient bien ri de nous voir nous coucher avec les poules, entre 21h et 22h presque tous les soirs.


Cet ermitage a été tout de même entrecoupé de la visite de certaines villes, toutes trois dans le haut de la grande vallée du Tigre-Euphrate. Midyat et Mardin sont dans villes pittoresques, aux compactes maisons couleur miel. Diyarbakir, capitale du Kurdistan turc, est ni pittoresque ni couleur miel -et pour cause, la pierre locale est le noir basalte. Mais il ressort du centre-ville emprisonné par des larges murailles une atmosphère très vivante, grâce aux nombreux enfants qui jouent dehors à des jeux d'enfants, et à leurs grand-pères qui jouent aussi dehors, aux cartes ou au back-gammon. Ces cafés-tripots n'existent pas en Iran ou au Pakistan, et c'est bien dommage ! Enfin, une pause culturelle a été faite en haut du Mont Nemrut, où trônent des gigantesques statues décapitées, représentant des dieux grecs et zoroastriens, réalisés sur commande d'un roi local désireux de se faire enterrer au plus près des dieux. La pause a aussi été récupératrice, suite à la montée de 20km, dont 10 à 10%...

Le début de la coupe du monde de foot et la descente vers la mer ont modifié cet équilibre. Les bains de mer étirent nos journées, et la fraîcheur du soir, tranchant d'avec les 35-40° de la journée, est la bienvenue. Et puis, vous comprenez, il faut parfois veiller tard, jusqu'à la fin du dernier match du Mondial (23h15 ici).

1 commentaire:

  1. Désolé pour le délai...
    Ce message a muri un petit mois dans un recoin de mon disque dur.
    Arnaud

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