lundi 18 octobre 2010

Frais de Visa pakistanais, géopolitique et stochastique

Obtenir un visa implique souvent de longues heures ennuyeuses dans les salles d'attentes des consulats. A la haute commission du Pakistan à Singapour que nenni ! Un programme ludique a en effet été mis en place par Mohamed le barbu secrétaire du consul. Tout d'abord, le-dit consulat se situe dans un centre commercial, ou plutôt quelques étages au dessus d'un centre commercial. Le premier jeu consiste à trouver l'unique coin disposant d'un ascenseur atteignant ces étages. Derrière, une baie vitrée, une hôtesse chinoise en mini-jupe est à l'accueil... J'ai dû me tromper de bureau... Non non c'est bien là me confirme un anglais venant juste de récupérer le précieux sésame. (NB : je paye une bière halal au premier qui trouve une autre employée en mini-jupe dans un bureau officiel d'une République Islamique). Heureusement que Mohamed le barbu est en salwar-kameez derrière son hublot pour me rappeler où je me trouve ! Après un échange de questions typiques de consulat viens le moment que j'attendais depuis la veille. Oui le document de frais de visa pakistanais utilisé dans ce consulat est bien celui disponible sur Internet :
Le reste de l'attente parait beaucoup moins long quand on apprend :
- que les Mauriciens comme les Nord Coréens bénéficient d'un visa gratuit,
- que les Arméniens ne peuvent acheter qu'un visa entrées multiples,
- que les Philippines ont droit à deux lignes dont une bien chère pour... les domestiques (normal il doit y avoir quelque chose de louche chez une nana qui fuit la pauvreté de Manille pour l'Eldorado bien connu de Karachi)
- que les Haïtiens ont droit a une sacré promo
- que les businessmen néo-zélandais ont plutôt intérêt à boucler leurs affaires en un coup
Un bon moyen de passer le temps est aussi d'essayer de trouver Israël ou Taiwan dans la liste.

Enfin en tout cas Mohamed le barbu devait être troublé par la mini jupe de son assistante. Le brave m'a en effet donné un visa visit normalement destiné à des gens rendant visite à des proches... Je ne me suis rendu compte de rien jusqu'au jour où on m'a refusé le renouvellement de visa à Quetta. Heureusement là encore il y avait moyen de rigoler avec le "Consulate Superintendant" qui n'a pas voulu entendre que je n'avais pas de famille au Pakistan et que je ne rendais visite à personne là bas...

lundi 11 octobre 2010

Dans le rétro du cyclope...

Et oui... ça y est on est tous les trois bien rentrés, nos vélos se reposent pendant qu'on tente de reprendre le travail. Ce soir en triant les archives je me dis qu'on a beau avoir essayé de vous raconter des petits bouts de notre ballade il nous reste un gros stock de souvenirs, quelques Go de photos et plein d'articles wikauffmannesques dont on pourrait vous faire part. Les soirées rallongeant on devrait trouver quelques petits moments pour vous faire de coups d'oeil dans le rétro.






Allez ça fait un peu salon de l'auto mais je vous mets en bonus une autre photo de ce rickshaw de Chittagong.




jeudi 9 septembre 2010

Roues enfin libres


Ca y est ! Après septs mois et 13 000 km environ, les vélos sont de retour au pays des baguettes. Bertrand et moi sommes chez nos parents, prétendument prêts à affronter la vie professionnelle qui va commencer bientôt (et à aller jouer aux cartes avec Arnaud dans un café turc à Paris).


Nous trois garderons de très bons souvenirs, heureusement ! Oui oui, même les 20km du Col du Mont-Cénis par une température polaire, on a aimé.

Bertrand a promis de mettre en ligne articles et photos sur la partie Europe de l'Est du voyage, restez connectés.

dimanche 22 août 2010

Dis, c'est quoi ton joueur préféré ? (grande suite royale)

Et en bon supporter anglais il a malheureusement tourné hooligan.

ATTENTION l'image qui suit peut choquer les ames sensibles, supporter de Liverpool s'abstenir.



Conseil pour se faire un tatouage à moindre frais : choisir un maillot de sport, de préférence une contrefaçon de piètre qualité, vérifier à l'aide d'une lampe à UV que les UV sont absorbés seulement par les caractères blancs, dorer plusieurs jours au soleil avec la possibilité de changer de coté pour les tatouages bi-faces. And voila !

samedi 21 août 2010

vendredi 20 août 2010

Dis, c'est quoi ton joueur préféré ? (suite)


Demain, on vous montre le dos.

jeudi 19 août 2010

Dis, c'est quoi ton joueur préféré ?

En Turquie un petit garçon nous a accosté par cette question "C'est quoi ton club de foot favori ?" sans autre forme de politesse. Plutot que de répondre directement à cette question, quoi de mieux qu'un petit jeu ? Tout le monde sait que je n'aime que la natation donc la question sera seulement pour Thierry : Quel est le joueur de foot préféré de Thierry ?

Demain, un indice, on vous montre le maillot de face.

vendredi 13 août 2010

Jeu con-court des panneaux III

Troisième panneau, pour DIV points et 3,5 paires de chaussettes.

jeudi 12 août 2010

Jeu con-court des panneaux II

Deuxième panneau, pour 10 lakhs de points et une barquette de frites.

mercredi 11 août 2010

Jeu con-court des panneaux

Souvenir des vacances sur les routes, géniale invention des parents pour occuper les enfants sur les longues distances, le jeu des panneaux n'est plus à présenter. J'avais depuis longtemps une revanche à prendre sur mon frère qui avait remporté la dernière compétition en date, c'est maintenant chose faite, à titre postpubère.

Pourrez vous trouver le pays d'origine de ces quelques panneaux ainsi que leur légende, bien sûr ?

Premier panneau pour 1043 points et 45 centimes.

lundi 9 août 2010

Trouble Kurdistan

Un lecteur avisé du Monde aura placé la barre plus haute, mais nous avons déjà pu dénombrer quatre attentats attribués aux séparatistes kurdes (soit au Parti des Travailleurs du Kurdistan -PKK- soit aux Faucons de la liberté du Kurdistan, organisation peu connue, affiliée au PKK ou composée d'anciens radicaux en désaccord avec feu le cessez-le-feu du PKK, on ne sait pas bien). Ils interviennent après une accalmie ayant duré plusieurs années.


Le moins que l'on puisse dire est que la population turque non kurde apparaît assez tendue sur le sujet. On nous demande parfois de ne même pas nommer la région (que certains appelent "Turquie des montagnes"), alors que les magazines ou la télévision couvrent largement le sujet. L'impression ressort que les Turcs font encore la différence entre combattants du PKK et Kurdes normaux -quand on liste les villes traversées, les gens ne tiquent que sur une seule, Hakkari, vers où se cacheraient lesdits combattants. Même si, comme souvent aux frontières ethniques, les premières campagnes turques traversées (à l'ouest de Malatya pour les turcophiles) clamaient bien fort leur appartenance ethnique, et semblaient ne pas trop porter les Kurdes dans leurs coeurs.

Au Kurdistan, turc comme iranien, nombreux sont les gens croisés qui s'affirmaient kurdes avant tout, qui regardaient une des nombreuses chaînes de télévision pan-kurde ou qui enviaient un peu l'autonomie des Kurdes irakiens. En revanche, personne ne nous a parlé de lutte armée...heureusement ! Mais nous sommes passés avant ce réveil terroriste, et les (at)tensions n'étaient probablement plus focalisées sur le PKK.


Il paraît un peu étonnant que l'identité et la langue kurde aient si bien survécu ans un pays centralisateur comme la Turquie, où les journaux et télévisions en langue kurde sont autorisés depuis moins de dix ans. Ca peut vouloir dire qu'ils "méritent" l'indépendance. Mais on peut comprendre que Iran, Turquie comme Irak tiennent à garder leur part du Kurdistan, qui est vraiment le château d'eau de la région -Tigre et Euphrate entre autres y prennent leur source.

Pour de simples touristes comme nous, le Kurdistan a été une région fabuleuse. Les montagnes sont magnifiques, les villages souvent jolis et les habitants très accueillants, malgré leurs abords de montagnards parfois un peu rudes.

mercredi 4 août 2010

Mot bonus

Le dernier mot était INFINITIV, les N ne sont pas tout à fait à la même place.


Bravo à tous et en cadeau une dédicace explosive d'un illustre habitant de Herceg Novi.

dimanche 1 août 2010

Ya un peu d'graisse, j'vous la mets quand même ?






Malgré des conseils répétés d'opter pour la Bulgarie, on pensait quand même visiter un peu la Grèce, au moins longer la côte nord de la mer Egée jusqu'à Thessalonique. Un cycliste allemand aura eu raison de notre entêtement à 30 km de la frontière : la route est horrible, voitures et camions y frôlent à grande vitesse le cycliste sans défense ; il en a d'ailleurs jeté sa carte de la région en se jurant de ne plus jamais s'y aventurer. En plus Thessalonique est bâtie sur un marais, apportant ses sympathiques odeurs et ses moustiques. Les mauvaises nouvelles étant confirmées au poste frontière par un douanier français en coopération, on ne restera donc pas plus de 24h chez les Hellènes, s'échappant presque de suite vers la Bulgarie.



24h sont pourtant suffisant pour voir quelques différences avec la Turquie voisine. Assez curieusement la plus flagrante n'est ni le remplacement des i sans point par des formules mathématiques, ni la disparition des hauts minarets chantant des louanges à Allah au profit d'églises blanches aux tuiles rouges. C'est surtout que les femmes ici sont présentes. Des gens croisés dans la rue, des commerçants, la moitié sont des femmes. Par rapport à la Turquie, on sent tout de suite que l'atmosphère est moins masculine. Et puis le mode vestimentaire est plus décontracté, jupes et tee-shirts pour les femmes, torse nu pour certains hommes. Même à 1500 km de la France, on se sent tout de suite un peu plus chez soi.

Autre différence avec la Turquie (et la Bulgarie), les prix. Habitués à manger pour 3€ on a été un peu surpris et déçus de payer 8€ notre repas. Enfin, apparemment les Allemands voulaient leur enlever les euros, donc ça fait toujours plaisir de leur en donner un peu.

Passage éclair en Grèce donc, direction la Bulgarie.


PS (de Thierry) : la Turquie paraîtrait déjà horriblement débauchée à bon nombre d'Iraniens ou de Pakistanais, mêmes remarques pour les différences de prix...Le plus à l'Ouest, le plus cher et le moins d'habits pour les femmes.

samedi 31 juillet 2010

Niveau mot compte triple



Vous aurez tous reconnu le célèbre MakDonalds.

Enfin : quel est le nom de ce magasin ? Le mot existe presque dans le dictionnaire français.




















On fait confiance aux champions de ce blog (Amic, Alex B., Pierre, ...) pour trouver dans la demi-heure, sinon réponse en commentaire dans les prochains jours.


Мервейъ жъ, нон ?

vendredi 30 juillet 2010

Niveau mot compte double

























La ville était donc Plovdiv.



Plus dur : quelle est le nom de cette chaîne ?



















Réponse demain.

jeudi 29 juillet 2010

Jeu con-court la dictée de Bernard Liaison Pivot de Gauss


On pensait qu'avoir fait des maths suffisait pour savoir lire le cyrillique. Présomptueux nous fumes.

Pour ceux qui ont déjà fini les mots fléchés du Paris-Match spécial vacances, voici un nouveau challenge : quelle est donc cette ville ?



Réponse demain.


mercredi 28 juillet 2010

D'ermites gallinacés à estivants mondialisés


Nombreux sont ceux qui nous estimaient bien rapides à se déplacer sur Google maps. Piètre jugement ! Bostjan -le cycliste slovène qui a traversé le Baloutchistan avec nous- était déjà à Istanbul quand nous étions encore à Kermanshah...soit presque deux fois plus véloce que nous ! Une des raisons triviales est que nous nous sommes arrêtés assez longuement à Chiraz, Yazd et Ispahan, une autre est que lui est un monstre de volonté. Nous l'imaginions sans difficulté traverser la Turquie sans parler à personne, sans visiter aucune ville, ne s'arrêtant que pour manger en une demi-heure. Ce mode de vie nous paraissait cocasse, à nous qui étions encore dans l'Iran qui prend son temps.


Mal nous a pris d'en rigoler, car c'est ce qui a fini par nous arriver ! Le relief de toute la moitié est de la Turquie (le Kurdistan en gros) n'offre aucun répit au cycliste, qui doit donc pédaler plus pour gagner autant de kilomètres...De plus, nous ne connaissions aucun mot de turc (à part baklava), qui n'est pas une langue facile à apprendre comme ça, au vol. Enfin, les nuits étaient bien fraîches (tout est à plus de 1000m de hauteur), et sitôt la nuit tombée s'enfiler dans le sac de couchage -et donc dormir- s'imposait. Nos parents auraient bien ri de nous voir nous coucher avec les poules, entre 21h et 22h presque tous les soirs.


Cet ermitage a été tout de même entrecoupé de la visite de certaines villes, toutes trois dans le haut de la grande vallée du Tigre-Euphrate. Midyat et Mardin sont dans villes pittoresques, aux compactes maisons couleur miel. Diyarbakir, capitale du Kurdistan turc, est ni pittoresque ni couleur miel -et pour cause, la pierre locale est le noir basalte. Mais il ressort du centre-ville emprisonné par des larges murailles une atmosphère très vivante, grâce aux nombreux enfants qui jouent dehors à des jeux d'enfants, et à leurs grand-pères qui jouent aussi dehors, aux cartes ou au back-gammon. Ces cafés-tripots n'existent pas en Iran ou au Pakistan, et c'est bien dommage ! Enfin, une pause culturelle a été faite en haut du Mont Nemrut, où trônent des gigantesques statues décapitées, représentant des dieux grecs et zoroastriens, réalisés sur commande d'un roi local désireux de se faire enterrer au plus près des dieux. La pause a aussi été récupératrice, suite à la montée de 20km, dont 10 à 10%...

Le début de la coupe du monde de foot et la descente vers la mer ont modifié cet équilibre. Les bains de mer étirent nos journées, et la fraîcheur du soir, tranchant d'avec les 35-40° de la journée, est la bienvenue. Et puis, vous comprenez, il faut parfois veiller tard, jusqu'à la fin du dernier match du Mondial (23h15 ici).

Bulgare du jour : Saint Rodolphe

Бачково, 50 ans, sans emploi

A la sortie du monastère, au moment de récupérer nos bicycles, nous nous faisons accoster par un homme qui parle parfaitement anglais et qui et intéressé par notre voyage. Il ne veut pas nous donner son nom, et nous n'apprendrons qu'à la dernière question pourquoi.

1 Qu'est ce que l'école t'a appris de plus important ?

L'économie

2 Qu'est ce que tes parents t'ont appris de plus important ?

A travailler

3 Qu'a fait le monde pour toi ?

La paix

4 Que veux-tu faire pour le monde ?

La paix

5 Que ferais-tu avec 10 euros ?

J'achèterais à manger

6 Où veux-tu vivre ?

София

7 Qui est ton idole ?

Personne

8 Si tu pouvais faire un voeu, quel serait-il ?

Vivre une meilleure vie

9 De quoi as-tu peur ?

De la guerre et des ours dans la montagne

10 Quelle est ta question à nous poser ?

Vous n'avez pas deux euros ?

dimanche 25 juillet 2010

Quelle heure est-il Madame Persil ?


Il n'est pas rare de vendre sa montre pour partir en vacance (à plus forte raison si on a cinquante ans et qu'on n'a pas raté sa vie) et de vivre au rythme du soleil. Connaitre l'heure exacte n'a plus vraiment d'importance, et de toute façon lire l'heure des pendules locales s'avère un peu compliqué.




samedi 24 juillet 2010

Turc du jour : Orhan


32 ans, Serveur, İstanbul

Cycliste du dimanche et naturellement jovial, il parait normal qu'Orhan nous aborde à l'entrée du train de banlieue. La vitalité dont il a dû faire preuve pour sortir de sa campagne natale, aller travailler sur la côte et apprendre l'anglais déborde de lui, même dans le train, le dimanche soir après le boulot. Son seul conseil : quitter au plus vite la Turquie, pour retrouver la liberté en Europe.

1 Qu'est ce que l'école t'a appris de plus important ?

Je n'ai pas été à l'école, ils ne nous donnaient pas de professeurs.

2 Qu'est ce que tes parents t'ont appris de plus important ?

C'est une question difficile...et l'endroit n'est pas sûr pour en parler.

3 Qu'a fait le monde pour toi ?

Rien. On est prisonniers, on n'a pas d'Etat.

4 Que veux-tu faire pour le monde ?

Rien. Juste travailler.

5 Que ferais-tu avec 10 euros ?

C'est une question intéressante à poser à ceux qui n'ont pas de travail, pas à moi.

6 Où veux-tu vivre ?

Sud-est turc.

7 Qui est ton idole ?

Nous les Kurdes on a une idole...mais je ne peux pas dire son nom ici.

8 Si tu pouvais faire un voeu, quel serait-il ?

Encore une fois, ce serait trop dangereux de le dire ici. On n'a pas de liberté.

9 De quoi as-tu peur ?

De rien.

10 Quelle est ta question à nous poser ?

Aucune.

vendredi 23 juillet 2010

Turc du jour : Ali



57 ans, Malkara, mineur à la retraite.


Nombreux sont les Turcs qui ont émigré en Allemagne, puis son rentrés au pays. Ali, lui, change un peu : c'est en France qu'il a émigré, et il ne rentre que la moitié de l'année en Turquie, car "les enfants sont français". Et puis il ne paye ni logement ni chauffage à Forbach...

Ses enfants, qui travaillent, font sa fierté. En revanche, il parle d'une petite voix de lui-même, et paraît un peu gêné avant de donner ses réponses aux question 3. et 8.


1 Qu'est ce que l'école t'a appris de plus important ?

A lire.


2 Qu'est ce que tes parents t'ont appris de plus important ?

Travailler, se démerder.


3 Qu'a fait le monde pour toi ?

Pouvoir vivre dans le luxe.


4 Que veux-tu faire pour le monde ?

Moderniser, favoriser le changement.


5 Que ferais-tu avec 10 euros ?

Je dépenserais la moitié et garderais l'autre.


6 Où veux-tu vivre ?

Moitié à Forbach, moitié ici.


7 Qui est ton idole ?

Je choisis mes exemples parmi ceux qui ont bon caractère.


8 Si tu pouvais faire un voeu, quel serait-il ?

Vivre plus longtemps.


9 De quoi as-tu peur ?

Des menteurs.


10 Quelle est ta question à nous poser ?

Aucune.

jeudi 22 juillet 2010

Destination France


Jusqu'à présent le chemin du retour était plutot simple, trois grand pays, Pakistan, Iran et Turquie, à traverser ; mais depuis notre entrée en Europe (si ce n'est culturelle, du moins géographique) les choses se compliquent. De fait, même si toutes les routes mènent en Lozère, nous ne prendrons qu'une seule d'entre elles. Mais laquelle ?

Proposez une succession de pays, et ceux qui n'ont toujours pas fait d'erreur se verront offrir une carte postale, par le facteur diligentée, en provenance de chaque nouveau pays visité. Possibilité de cartes bonus pour les bonnes villes. On est sympas, on n'a pas lancé le jeu avant l'imprévisible et imprévu Turquie-Grèce-Bulgarie, qui aurait déjà fait perdre tout le monde...

Il n'est pas exclu que les réponses argumentées et séduisantes provoquent un changement de route.

dimanche 18 juillet 2010

Truc du jour : Emre et Rıdran


21 ans, étudiants en génétique et relations internationales, İstanbul.

Un peuple bleu quadrille le quartier touristique d'Istanbul. Jeunes qui se sont porté bénévoles pour aider les touristes et améliorer leur anglais, ils sont forcément ouverts d'esprit.

Rıdran et Emre, qui répondent à deux aux questions, sont assez représentatifs de la jeunesse stambouliote. Le premier rêve d'Europe en conservant ses valeurs musulmanes, le deuxième est plus porté sur la fête et les filles.


1 Qu'est ce que l'école t'a appris de plus important ?
Pas de préservatif, pas de sexe.[Emre, Rıdran est gêné]

2 Qu'est ce que tes parents t'ont appris de plus important ?
L'honnêteté, le patriotisme, les valeurs religieuses. [Rıdran]

3 Qu'a fait le monde pour toi ?
Istanbul. [les deux]

4 Que veux-tu faire pour le monde ?
Garder la paix au Moyen-Orient et emmener la Turquie dans l'Union Européenne. [Rıdran]

5 Que ferais-tu avec 10€ ?
J'irais manger des glaces et fumer un narghilé. [les deux]

6 Où veux-tu vivre ?
Istanbul c'est très bien, ou sinon New York. [les deux]

7 Qui est ton idole ?
Mahomet [Rıdran], mon père [Emre]

8 Si tu pouvais faire un voeu, quel serait-il ?
Développer mon pays, je voudrais travailler pour l'Etat. [Rıdran]

9 De quoi as-tu peur ?
Qu'il arrive malheur à ma famille. [Rıdran]

10 Quelle est ta question à nous poser ?
Pourquoi ce questionnaire ? [les deux]

samedi 17 juillet 2010

Nous, quand on fait grève, c'est pas un jour mais un mois !


Notre seul billet sur la Tuquie concernait les baklavas. De fait, on se sent très concernés par tester toutes les sortes possibles de baklavas, mais cela n'explique pas totalement notre silence sur ce blog. C'est juste que l'on est de retour dans le monde occidental, où l'on peut trouver des wi-fi pas sécurisés à tous les coins d'avenue, et dans les hôtels. Naviguer sur Internet a donc quelque peu pris le pas sur écrire des nouvelles... Promis, on va essayer de se rattrapper, il y a tant à raconter sur la Turquie ! D'autant plus que notre rédacteur en chef, Bertrand, est devenu envoyé spécial depuis deux semaines déjà, et tiendra sûrement à vous faire part de ses premières impressions sur le cyclope-trot.

vendredi 18 juin 2010

Baklavas

Les baklavas ça conserve...

jeudi 17 juin 2010

Fiche-résumé de l'Iran

Pays : Iran
Régime : république islamique.
Durée :  53 jours
Distance parcourue : 3300 km à vélo
Dépense journalière par personne : 5€ par jour par personne


On a aimé :
  • les montagnes kurdes, belles et peuplées de gens sympas
  • la beauté architecturale d'Ispahan
  • les pâtisseries
  • voir que le système éducatif fonctionne



On n’a pas aimé :
  • les femmes en tchador
  • les gens obnubilés par l'argent
  • les adolescents drogués à l'est du pays
  • être obligés de manger des burgers pas bons dans les petites villes


De ce qu'on avait "perdu" en allant au Bangladesh, qu'on a retrouvé de l'Occident :
  • des douches et de l'eau chaude dans les hôtels
  • manger un dessert à la fin du repas
  • des rues sans klaxons ni animaux (ânes au Pakistan, vaches en Inde, etc...)
  • pouvoir parler aux filles (voire se faire doubler par une voiture remplie de quatre filles criant hystériquement en nous voyant...)

mercredi 16 juin 2010

Turc du jour : Sedat


Sedat, 19 ans, Etudiant en Génie Elec

Alors qu'une expo-manifestation pro-palestine s'installe devant la grande mosquée de Diyarbakır, Sedat nous aborde dans un anglais correct. Nous sommes heureux de pouvoir échanger une discussion allant au-delà du "Israël Bad !" très à la mode au lendemain de la bataille navale. Soucieux que nous ne repartions pas avec une mauvaise image de sa ville, son pays ou sa religion, il tente de modérer les messages radicaux que nous entendons autour de nous.

1 Qu'est ce que l'école t'a appris de plus important ?
Les relations avec mes potes. Des infos sur la vie, la religion.

2 Qu'est ce que tes parents t'ont appris de plus important ?
A ne pas mentir et à me battre contre les difficultés de la vie.

3 Qu'a fait le monde pour toi ?
Je suis musulman donc pour moi la démocratie et la famille sont primordiaux.

4 Que veux-tu faire pour le monde ?
Des choses simples mais j'aimerais aller en Afrique pour aider les gens qui meurent de faim.

5 Que ferais-tu avec 10€ ?
Je suis étudiant donc je les dépenserais pour l'école et donnerais un peu aux pauvres.

6 Où veux-tu vivre ?
Je n'y ai jamais réfléchi ! Avec ma famille, comme tout le monde. Dans mon pays avec des musulmans.

7 Qui est ton idole ?
Nous les musulmans on aime le prophète Mahomet. Sinon j'aime Saïd Noursi.

8 Si tu pouvais faire un voeu, quel serait-il ?
Plus de guerre ! Et la démocratie.

9 De quoi as-tu peur ?
De briser le coeur de certains gens. D'être seul avec des filles !

10 Quelle est ta question à nous poser ?
Dans votre pays que pensez vous de l'Islam et cette guerre contre Israël ?

mardi 15 juin 2010

Turc du jour : Moussa


Moussa, 23 ans, Etudiant en Agronomie

Moussa ne parle pas très bien anglais... mais est plein de bonne volonté. Son attitude face à nous et ses réponses nous rappellent celles des jeunes pakistanais ou bangladais. Et oui Diyarbakır ce n'est pas encore l'Europe. Rencontrerons-nous d'autres Moussa sur la route d'İstanbul ?

1 Qu'est ce que l'école t'a appris de plus important ?
L'anglais

2 Qu'est ce que tes parents t'ont appris de plus important ?
A ne pas mentir

3 Qu'a fait le monde pour toi ?
Une bonne vie !

4 Que veux-tu faire pour le monde ?
Aider d'autres étudiants.

5 Que ferais-tu avec 10€ ?
J'achèterais des livres et donnerais un peu aux nécessiteux.

6 Où veux-tu vivre ?
En Angleterre.

7 Qui est ton idole ?
Mahomet

8 Si tu pouvais faire un voeu, quel serait-il ?
Aller au paradis.

9 De quoi as-tu peur ?
Des familles brisées.

10 Quelle est ta question à nous poser ?
Comment faire pour aller à l'étranger ?

lundi 14 juin 2010

La société iranienne

Il n'est pas si facile de comprendre une société en deux mois, et encore plus difficile de la coucher sur l'écran en quelques paragraphes. La tâche est d'autant plus ardue si, comme en Iran, les diversités régionales sont très marquées. Seule la moitié des Iraniens sont persans, même si l'école a fait que tous parlent le persan. Les autres sont des Azéris, Kurdes ou Loris du Nord-Ouest, ou des Arabes ou des Baloutches du Sud, sans parler des nombreux immigrés afghans (pour ne parler que des minorités que l'on a pu croiser). Les Persans se sentent par ailleurs un peu supérieurs aux autres, pour deux raisons principales.


Tout d'abord, ils sont en moyenne plus riches. Ne croyez pas que l'Iran est un pays sous-développé, les adultes ont des voitures, et les jeunes arborent des jeans Armani sur leurs scooters.

L'autre raison de se sentir supérieur est plus historique. Les Persans sont descendants de nombreux empires historiques, et en sont fiers -alors que les autres sont plus ruraux, du désert ou des montagnes. En arrivant, il a été surprenant d'entendre les Iraniens nous parler vite en persan, comme s'ils estimaient que, en Iran, tout le monde se doit de le comprendre.

Nombreux aussi ont été ceux qui se lamentaient de la chute de l'Iran, auparavant un empire dominant, et maintenant une simple puissance régionale. Bien sûr, c'est majoritairement un argument employé contre le régime islamique. Il était assez étonnant de voir que progressisme libéral anti-régime se mariait souvent avec ultra-nationalisme. Au point qu'en ville, il arrivait assez souvent d'entendre des louanges d'Hitler, champion du nationalisme, héros de la cause aryenne -"Iran" vient du mot "Aryen". Ces nationalistes iraniens se lamentaient encore de l'invasion arabe d'il y a 1400 ans, et se "vengeaient" en portant des pendentifs à l'effigie d'Ahura Mazda, dieu du zoroastrianisme (religion de l'état pré-musulman). Bush est d'ailleurs plus populaire qu'Obama, vu comme trop mou.


D'un autre côté, il existe encore un assez fort soutien à Ahmadinejad et au régime en général, surtout dans les régions rurales. Ahmadinejad est vu comme un homme du peuple, suffisamment courageux pour défendre l'honneur iranien et musulman en général face aux méchants américains, qui tuent leurs coreligionaires en Afghanistan et en Palestine (via leurs alliés israéliens).

Cette fracture réelle ne parait pas prête à se refermer. En effet, les réformateurs ne soutiennent ni Moussavi ni Karoubi, qui trempent dans le système, et semblent désespérés de toute la classe politique. Ils disent tous ne rien pouvoir faire eux-mêmes, et aimeraient émigrer. Ca ne parait pas être une couverture innocente de leurs activités résistantes, étant donné que nombreux sont ceux qui se targuent de boire de l'alcool...

Un autre aspect de la société iranienne, qui va avec leur amour de la patrie, est qu'il fallait qu'on reparte de leur pays avec la meilleure impression possible. D'où des cadeaux assez fréquents (pâtisseries, nourriture, voire invitations à diner-dormir ou petits souvenirs). De toutes façons, l'Iran est le pays le plus poli du monde, où tout commerçant refuse deux fois d'être payé par pure politesse. On le jure, on a bien insisté que ce n'était pas la peine avant de recevoir nos cadeaux...


vendredi 11 juin 2010

C'est parti !

Vous en avez marre que tous les média parlent de foot aujourd'hui et tentez la mort dans l'âme de trouver autre chose sur notre blog ? Raté ! Nous aussi aujourd'hui on fait honneur au ballon aplati sur les pointes.


Histoire de ne pas être classé hors sujet par Bertrand, j'ai fouillé dans les archives... Jouons à un petit jeu comme on les aime.
En vous basant sur cette photo prise à Lahore, aidez la fédération pakistanaise en donnant des raisons pouvant expliquer leur non participation au mondial. Confronté à l'Irak lors du premier tour de barrage pré-qualificatif pour la zone Asie, le 0-0 obtenu avec brio à Lahore n'a malheureusement pu compenser le 7-0 concédé à l'aller à Damas.

Les fans de statistiques se réjouiront du fait qu' Abbas Ali soit propulsé meilleur buteur de la sélection suite à sa grande performance dans le classement alphabétique.

J'espère que vous partagerez ma joie en regardant le tableau de ces barrages pré-pré-pré-poules de qualifications-pré-barrages. Imaginez l'ambiance à Dushanbe au moment du triplé de Numordzhon HAKIMOV lors du retour de Bangladesh-Tajikistan, ou tout simplement la joie de Emilio DA SILVA célébrant sous les grattes-ciel hong-kongais sont but pour.... oui oui le Timor Oriental pourtant sévèrement défait 8-1 ce jour là.

Voici LE lien qui, je l'espère, va occuper votre après-midi : http://www.fifa.com/worldcup/preliminaries/asia/standings/round1.html

A bientôt pour des nouvelles fraîches et humides de Cappadoce...

mercredi 2 juin 2010

Turc du jour : Hamza

Hamza, 24 ans, étudiant en génie civil, Diyarbakır

Mr Jovial n'existait pas quand on était petit, le manque a l'air d'avoir été comblé. Passager d'un minibus s'arrêtant souvent à l'approche de Diyarbakır, Hamza a pu à chaque dépassement nous encourager jovialement, la tête sortie par la fenêtre. A l'entrée de la ville, surprise, lui et son cousin nous attendaient. Plutôt que de décrire le personnage, on préfère vous faire part de la série de questions qu'il nous a enchainé, l'air à chaque fois plus malicieux, en guise de réponse à notre numéro 10.
-Si vous alliez dans l'autre monde, que diriez vous à Dieu ?
-A quoi pensez-vous le soir pour faire de beaux rêves ?
-Lequel de vos gestes ou attitudes aimez vous le moins ?
-Comment faites vous pour être heureux ?
...
...
La liste aurait pu s'allonger encore encore si son cousin n'en avait pas eu marre de jouer les interprètes.


1 Qu'est ce que l'école t'a appris de plus important ?
A poser des tuyaux !

2 Qu'est ce que tes parents t'ont appris de plus important ?
A m'enfuir loin d'eux !

3 Qu'a fait le monde pour toi ?
Un exam que je veux réussir.

4 Que veux-tu faire pour le monde ?
Faire quelquechose pour la liberté, ici au Kurdistan.

5 Que ferais-tu avec 10€ ?
Je les garderais dans ma poche.

6 Où veux-tu vivre ?
Humm... à Istanbul.

7 Qui est ton idole ?
Je n'en ai pas.

8 Si tu pouvais faire un voeu, quel serait-il ?
Etre heureux.

9 De quoi as-tu peur ?
De rien. Ah si de Dieu.

10 Quelle est ta question à nous poser ?
Si vous alliez dans l'autre monde, que diriez vous à Dieu ?

mardi 1 juin 2010

Turc du jour : Ibrahim


Ibrahim, 20 ans, étudiant, Diyarbakir

Voici le premier anglophone que nous ayons croisé depuis notre entrée en Turquie. Sous ses airs de jeune cool, Ibrahim cache un étudiant sérieux. Meilleur que nous sur son test de littérature française (comment ça c'est pas très dur ???) son niveau d'anglais non plus ne laisse aucun doute sur sa volonté de réussir scolairement. C'est la voie qu'il a choisi pour accomplir son but, mais s'il rêve d'Amérique il est très déçu du changement de président là-bas. Bush était un homme fort lui. 

1 Qu'est ce que l'école t'a appris de plus important ?
La vie

2 Qu'est ce que tes parents t'ont appris de plus important ?
L'amour

3 Qu'a fait le monde pour toi ?
J'aimerai qu'il me donne l'Amérique ! Je veux y aller.

4 Que veux-tu faire pour le monde ?
Aller aux Etats-Unis. Vivre un amour sincère.

5 Que ferais-tu avec 10€ ?
J'achèterais de quoi fumer quelques pétards.

6 Où veux-tu vivre ?
Je crois que tu le sais déjà non ?

7 Qui est ton idole ?
2Pac

8 Si tu pouvais faire un voeu, quel serait-il ?
Je crois que tu le connais.

9 De quoi as-tu peur ?
D'être seul.

10 Quelle est ta question à nous poser ?
Est-ce qu'on se recroisera un jour ?

lundi 31 mai 2010

Labyrinthe kurde

Un nouveau jeu con-court pour ceux qui ont fini de lire l'equipe.fr et s'ennuient au bureau...
Le but est simple : aider Arnaud à rejoindre Thierry au sommet du col pour une bataille de boules de neiges.


Les règles ne sont pas plus compliquées : passer la frontière irakienne entraine une élimination immédiate, déboucher sur une route en construction fait perdre un tour.



Niveau 1 : on démarre facile



Niveau 2 : attention au piège




Niveau 3 : essayez donc celui là



Niveau 4 : un dernier pour la route


Allez, allez ok, un handisport pour que le Pr Cure lui aussi puisse s'amuser.