samedi 27 mars 2010

Pachtoune à mon pote

Samedi 13 Mars

Je n'ai toujours pas écrit mon premier article. Thierry s'en chargeait avec plaisir. Maintenant qu'il m'a laissé je dois m'y coller. L'inspiration ne vient pas.

Dimanche 14 Mars

Ca s'est passé dimanche dernier. La soirée avait pourtant bien démarré. Un kebab, un jus d'orange puis on est parti pour la petite fête chanson-religion-et-armes-à-feu organisée par un imam de la banlieue de Lahore.


A l'image d'un club de rugby parisien ne sachant quoi tenter pour s'acheter un public les organisateurs distribuaient des écharpes à l'entrée. Au premier entracte, l'un d'eux approcha Thierry.


Son discours bien rodé n'a pas mis longtemps à le troubler.



Une heure plus tard, ils fêtaient sous une pluie de billets son entrée dans la communauté.


Respectant son choix, je plongeais toutefois dans l'incompréhension la plus totale en prenant seul la route vers le sud.

Mercredi 17 Mars

Voilà cinq jours que je peine seul face au vent. Loin de trouver ma voie tel Siddartha une fois que Govinda l'ait laissé, je gamberge... Je me sens comme un âne pas assez lourd pour tirer son fardeau.


Jeudi 18 Mars

Même ses ronflements me manquent,  c'est décidé je pars le chercher. Si mes lunettes de glacier n'étaient pas si sombres vous pourriez lire la détermination qui illuminait mon regard à l'heure de ce choix. Oui mais désolé je ne sacrifie pas tout sur l'autel de la photogénie, si elles étaient plus claires mes pauvres yeux ne résisteraient sans doute pas à l'éclat des montagnes baloutches où il doit se cacher avec sa nouvelle bande de potes.


Samedi 20 Mars

Me voilà sur les pentes des premiers contreforts. Un élément inattendu vient me mettre des baobabs dans les jantes. Le lieu de villégiature choisi par son association semble être situé dans une zone risquée dont la police refuse le droit d'entrée aux touristes.

Dimanche 21 Mars

Ne reculant devant rien, après un bref examen servant à vérifier que je ne sais comme lui ni lire ni écrire l'ourdou, un commissaire-divisionnaire me permet d'intégrer les rangs de la police pakistanaise.

Lundi 22 Mars

Première journée de service. La suggestion de servir le thé trop chaud afin d'allonger d'un quart d'heure la pause thé dodécaquotidienne de trois quarts d'heure me vaut d'être promu au rang de sergent.


Ces galons sont le sésame dont j'avais besoin pour franchir les barrages me séparant de mon ami.

Mardi 23 Mars

Ils ne me seront toutefois d'aucune utilité. A mon arrivée à Quetta j'apprends que Thierry a finalement quitté sa cache des hauteurs de Ziarat. Déçu par la qualité des saucisses de Strasbourg hallal que lui proposait sa nouvelle cantine il avait décidé de s'en retourner à une vie normale.


Ceux qui le connaissent le reconnaîtront en train de s'adonner à son passe-temps favori. Notez qu'il ne conserve aujourd'hui de cette brève période intégriste qu'un voile intégral destiné à masquer les derniers soupçons de féminité de son visage dont des sécrétions de testostérone depuis la puberté n'ont su venir à bout.

Vendredi 26 Mars

Tout est bien qui finit bien. La virilité ambiante qui rayonne de l'Afghanistan tout proche a eu raison de ses derniers complexes, Thierry a changé de coiffe, va bientôt remonter en selle et reprendre la rédaction d'un blog qu'il souhaite avant tout informatif. J'espère avoir atteint cet objectif durant l'intermède qu'il m'a été donné de meubler.

3 commentaires:

  1. Bon fais gaffe, avec des trucs comme ça tu vas faire flipper les gens…

    En tout cas c’est du bien beau meuble, et le costume de serpent est vraiment magnifique !

    Bonne route !

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  2. Il faut aimer faire la sieste dans ces conditions .
    Merci pour vos photos , grosses bises
    Mado

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  3. Ah je comprends pourquoi tu n'écris pas plus souvent ;)
    Tu as semble-t-il passé une bonne semaine quand même !

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