vendredi 29 janvier 2010

De Dhaka à Srimanga


Depuis la semaine dernière, vous savez tout de nos occupations. Discuter, se promener, manger (je viens d’ailleurs d’avoir mes premiers légers « troubles digestifs » -Arnaud me glisse dans l’oreillette que lui démoule des briques à casser les plus fortes des chiottes à la turque), tout ça, c’est bien. Oui, mais où ?

Cet article parlera transports, donc autant présenter la panoplie locale. Au Bangladesh, peu d’espace, peu d’argent, on miniaturise tout, à l’exception des trains, confortables. Les bus ont des sièges peu espacés –ça passe pour moi, moins pour Arnaud. Ce qu’on appelle taxi est ce que l’on connaît sous le nom de tuk-tuk ou auto-rickshaw chez les voisins, ce sont des petits tri-porteurs motorisés. Les rickshaws sont leur version à pédale, soit des pousse-pousse. Et les tempo sont les taxis collectifs (des grands tuk-tuk donc).

Pour que vous puissiez vous repérer (ou nous repérer, plutôt), une carte google map montrant nos trajets est tenue à jour en haut à droite du blog. Tenue à jour par Bertrand bien sûr.

C’est à Dhaka que nous avons tous deux atterri. Dhaka, vous ne connaissez peut-être pas, mais c’est plus peuplé que Paris. Un énorme bordel. Taxis et rickshaws congestionnent le centre-ville, les porteurs comblent les vides, et les piétons pourtant nombreux ont peu de place pour se glisser. Le tout est de plus en plus dense au fur et à mesure que l’on s’approche du fleuve, qui apporte tout ce dont Dhaka a besoin. C’est suffisamment le bordel pour que ça en devienne drôle, mais la pollution, la poussière et le bruit incessant des klaxons de taxis et sonnettes de rickshaws fatiguent quand même. Etonnamment pour une capitale, surtout une de 14 millions d’habitants, il n’y a presque rien de touristique à visiter. Je suis méprisant, le mendiant fonçant nu dans les rues valait le déplacement à lui tout seul. Nous sommes restés à Dhaka deux jours.

Chittagong, deuxième ville du pays, est un peu le Dhaka du pauvre. Heureusement, on ne l’a pas du tout visité, car Shiplo Khan (sur la photo) nous a royalement reçus avec sa famille. Au lieu de visiter la ville, Arnaud a appris à la petite sœur à jongler, et la Maman nous a gavé, à coup de plusieurs viandes par repas, ce qui est plat de fête ici. Cf les Bangladais du jour sur lui et sa sœur Piya pour plus de détails.


Faute de permis pour les collines tribales de l’est du pays, c’est à Cox’s Bazar que nous nous sommes rendus. Cox’s Bazar, plus longue plage de sable du monde, fait rêver tous les Bangladais. Ils y vont pour se promener sur la plage, pour sortir le soir, pour tout sauf pour se baigner. D’ailleurs la saison haute est en hiver, quand, même s’ils savaient se baigner, il ferait trop froid pour qu’ils se jettent à l’eau. On rappelle que la mode hiver 2010 des Bangladais est l’écharpe enroulée verticalement autour de la tête, façon œuf de Pâques. Le Lonely Planet nous prévenait que la plage est moins belle que ses homologues espagnoles ou californiennes, mais nous avons apprécié l’atmosphère du lieu.

Après une pause remplissage du ventre chez Shiplo et sa Maman, un bus de nuit nous a emmené à Sylhet, au nord du pays. Coin qui envoie ses émigrés vers l’Angleterre, alors que la région de Chittagong vise plus l’Italie. Sylhet possède un joli mausolée d’un saint soufi du 14ème siècle, ainsi qu'un haut pont métallique (sur la photo) furieusement traversé par des conducteurs rickshaws qui tirent leurs montures à cause de la pente.


De Sylhet direction les plantations de thé, à Srimangal. C’est un coin reposant, peuplé de descendants d’ouvriers indiens que les Anglais avaient amenés avec les plants de thé au lieu de former la main d’œuvre locale à la culture du thé. En se promenant au milieu de ce vert si particulier qu’a le théier, ce n’est pas avec le « Salam Aleikoum » musulman mais au son du « Nomoshkar » hindou qu’il faut accueillir les enfants qui sont venus jouer avec nous. Nous sommes rassurés, les jeux des petits Bangladais sont bien les mêmes que ceux des petits Français, maltraiter les chiots en faisant partie.
Le « Gépalémo », petit livre servant à montrer un dessin de ce dont on ne connaît pas la traduction, fait un tabac. Auprès des enfants comme auprès des adultes pauvres, qui le prennent comme le reflet de notre monde occidental qu’ils ne connaissent pas. Merci Anne-Laure pour ce cadeau, c’est vraiment une valeur sûre avec ceux avec qui on ne peut pas parler, il sert aussi pour sa première utilisation –hier il a permis de savoir que le « poron » sur le menu voulait dire « prawn », soit crevette.

1 commentaire: