samedi 27 février 2010

Indien du jour : Mukesh


32 ans, Udaipur/Paris, commerçant

Comme Raihan, Mukesh tente d’arnaquer le touriste. S’il aimerait devenir invisible, le personnage de fumée qu’il vend à ses clients n’est pas loin d’être insaisissable. En vacances pour quelques mois à Udaipur, il serait installé à Paris depuis sept ans pour vendre les produits de l’artisanat familial. Mais pourquoi diable une famille du Cachemire vendrait-elle au fin fond du Rajasthan ? Si vous croisez cette homme vers la mairie des Lilas c’est que j’avais tort de ne pas le croire. Passez alors boire un lassi chez lui et regardez ses châles Pashminas !

1 Qu'est-ce-que l'école t'as appris de plus important ?
Le respect

2 Qu'est-ce-que tes parents t'ont appris de plus important ?
Le respect de la famille

3 Qu'a fait le monde pour toi ?
Plein de choses, des bonnes, des moins bonnes

4 Que veux-tu faire pour le monde ?
De la croissance !

5 Que ferais-tu avec 10€ ?
Je donnerais la moitié à ma famille et dépenserais l’autre pour m’acheter de jolies choses..

6 Où veux-tu vivre ?
En Inde mais je veux garder l'opportunité de visiter d‘autres pays.

7 Qui est ton idole ?
Amitabh Bachchan et je pense que les nouvelles générations lui doivent le respect. Il faudrait respecter plus les anciens.

8 Si tu pouvais faire un voeu, quel serait-il ?
Etre invisible.

9 De quoi as-tu peur ?
De rien. Si tu es bon avec les gens tu n’as aucune raison d’avoir peur.

10 Quelle est ta question à nous poser ?
Quelles sont les trois vertus que vous jugez les plus importantes ?

Sur le depart !

Km parcourus : 12

De retour à Delhi. A nouveau deux. Vélos réceptionnés, réglés, sacoches montées. Départ prévu demain ou dans l'après midi si Mr Oscar Fernandes n' a pas le temps de nous recevoir. Direction Amritsar.
Un peu moins de tourisme, un peu plus de route.
A suivre des nouvelles de nos fesses et de nos mollets.

PS : on envoie maintenant les photos en 1000px selon la plus grande dimension, vous pouvez donc cliquer pour les agrandir un peu.

A bientot !

vendredi 26 février 2010

Indien du jour : Satish


38 ans, Bundi, contrôleur de ticket au palais de Bundi

Si Satish a des journées paisibles, son esprit l'est moins. Ses parents montent en âge, il est toujours célibataire et ce ne sont pas ses deux belles sœurs peu attentionnées qui semblent prêtes à s’occuper d’eux. Il voudrait partir loin, changer d’air mais son devoir le retient. Les heures assis à l’entrée du palais doivent être longues. Alors il s’improvise guide, partage, apprend, s’évade par procuration.

1 Qu'est-ce-que l'école t'as appris de plus important ?
Les bonnes manières.

2 Qu'est-ce-que tes parents t'ont appris de plus important ?
Que je devrais m’occuper d’eux.

3 Qu'a fait le monde pour toi ?
En rencontrant plein de gens ici au palais, j’apprends plein de choses. La connaissance est mon trésor intérieur.

4 Que veux-tu faire pour le monde ?
Je voudrais œuvrer pour la paix dans le monde.

5 Que ferais-tu avec 10€ ?
Je les dépenserais pour ma famille. Hier j’ai acheté un costume pour mon neveu.

6 Où veux-tu vivre ?
En Inde. Ici à Bundi j'ai la paix de l’esprit. C’est plus important que l’argent.

7 Qui est ton idole ?
Mahatma Gandhi, le père de notre nation. Et Subash Chandra Bose, on aurait besoin d’un gars comme lui aujourd’hui et c’est triste qu’on n’ait pas son corps.

8 Si tu pouvais faire un voeu, quel serait-il ?
Trouver une fille qui corresponde à ce que j’attends et pourrait m’aider dans la vie.

9 De quoi as-tu peur ?
J’ai peur de mal faire. Sinon je n’ai peur de rien.

10 Quelle est ta question à nous poser ?
Tu m’as posé beaucoup de questions c’est vrai ! J’aimerais que tu me dises quelque chose à propos de ta famille.

jeudi 25 février 2010

Indien du jour : Raihan


8 ans, Fatehpur Sikri, vendeur de cartes postales

Les lieux touristiques pullulent souvent de petits mendiants - vendeurs de souvenirs - pickpockets. Raihan en est leur prince. Nous sommes surpris par son niveau d‘anglais mais que dire de sa vivacité d'esprit ! Il a une gueule de Gavroche, la démarche du Kid mais son bandage au crâne hérité d’une Intifada de gamins lui donne une touche bien personnelle. Voilà un petit bonhomme qu’on n’est pas près d’oublier.

1 Qu'est-ce-que l'école t'as appris de plus important ?
Je ne vais pas à l’école, je vais à la madrassa et j’y apprends le Coran et l’arabe.

2 Qu'est-ce-que tes parents t'ont appris de plus important ?
Rien

3 Qu'a fait le monde pour toi ?
[Il ne comprend pas, on reformule en : Qu’as-tu reçu du monde ? ]
Ah !!!!! Bein je reçois des dollars, des euros, des pounds… des pesos aussi.

4 Que veux-tu faire pour le monde ?
Je veux mourir riche pour pouvoir après donner ma maison aux pauvres et aux orphelins.

5 Que ferais-tu avec 10€ ?
Je les donnerais à ma mère pour pouvoir manger du pain et des lentilles.

6 Où veux-tu vivre ?
A Delhi [ndlr : il n’y a jamais été]

7 Qui est ton idole ?

8 Si tu pouvais faire un voeu, quel serait-il ?
Que je devienne riche et que tout le monde soit riche

9 De quoi as-tu peur ?
Des éléphants

10 Quelle est ta question à nous poser ?
J’ai pas de question mais vous avez pas une pièce de monnaie de chez vous ?

mercredi 24 février 2010

Indien du jour : Azim


26 ans, intermittent de l’écriture de scripts télé, Delhi

Comment remplir la case profession d’Azim ? Nous le rencontrons en tant que chauffeur d’auto-rickshaw mais, surprise, il se dit titulaire d’un MBA et écrivain de scripts pour la télévision. On commence à le croire quand la discussion dérape sur des sujets que l’hébergeur du blog ne nous autorise malheureusement pas à aborder ici. Voilà un taxi qui ne chasse pas les hommes blancs pour leur portefeuille. Ce que cherche Azim, ce sont les conseils pratiques pour donner du plaisir aux blanches. Imaginez-nous répondant entassés à cinq mecs dans son bolide peinant sur les avenues de Delhi.


1 Qu'est-ce-que l'école t'as appris de plus important ?
Le bon comportement, la morale et le respect des autres.

2 Qu'est-ce-que tes parents t'ont appris de plus important ?
La culture et les bonnes manières.

3 Qu'a fait le monde pour toi ?
Le monde a apporté de beaux endroits, de superbes paysages. Des gens bien aussi, comme Mahatma Gandhi ou de nos jours Obama… ou la romance idéale de couple Sarkozy-Bruni.

4 Que veux-tu faire pour le monde ?
Je veux lancer un programme qui donnerait leur chance aux enfants pauvres méritants pour qu'ils puissent eux aussi éclairer le monde.

5 Que ferais-tu avec 10€ ?
1000 roupies ? 1000 roupies ? Mais c’est même pas assez pour une tasse de thé. La semaine dernière j’ai dépensé plus de 30 000 roupies à Goa. L’argent est la chose la plus importante. Attention, je ne suis pas capitaliste, quand j’ai de l’argent, je ne le garde pas, je fais tourner l’économie avec.

6 Où veux-tu vivre ?
Je veux vivre avec la nature, avec les saisons. L’hiver en Inde, à Goa par exemple. Et l’été en Angleterre, à Londres ou à Liverpool. Ou à New York.

7 Qui est ton idole ?
Je suis ma propre idole.

8 Si tu pouvais faire un voeu, quel serait-il ?
Trouver une occidentale et m’installer avec elle en Angleterre ou quelque part d’autre.

9 De quoi as-tu peur ?
Je n’ai peur de rien. De toutes façons, nous sommes entre les mains de Dieu, et nous sommes voués à disparaître. Il faut donc profiter de tous les instants.

10 Quelle est ta question à nous poser ?
Dites-moi quelque chose à propos de vous-même que vous ne savez pas encore.

mardi 23 février 2010

Indien du jour : Ankush


19 ans, Delhi, étudiant

Contrairement à ce que son penchant pour l’économie pourrait laisser penser, Ankush ne ressemble pas du tout à un requin habillé en costard. Il ressemble plutôt à un mec un peu timide, qui veut à tout prix devenir travailleur social. Ce qui inclut aller à l’université de 7h à 13h, et, surtout, vendre des cacahuètes de 14h à 22h. Si Arnaud ne m’avait laissé en plan en train d’acheter 100g d’arachides, pris pour une urgence intestinale, je n’aurais pas eu l’occasion de rencontrer un jeune homme remarquable.

1 Qu'est-ce-que l'école t'as appris de plus important ?
L’économie de marché.

2 Qu'est-ce-que tes parents t'ont appris de plus important ?
L’amour, ils m’ont toujours aimé.

3 Qu'a fait le monde pour toi ?
La nature.

4 Que veux-tu faire pour le monde ?
Je suis prêt à sacrifier ma vie pour mon pays ou pour le monde.

5 Que ferais-tu avec 10€ ?
Je les placerais en Bourse.

6 Où veux-tu vivre ?
Dans une région en paix.

7 Qui est ton idole ?
Manmohan Singh, notre président [ndlr : en fait il est premier ministre…]

8 Si tu pouvais faire un voeu, quel serait-il ?
Etre travailleur social.

9 De quoi as-tu peur ?
Je n’ai peur que de Dieu. Shiva est mon unique Dieu.

10 Quelle est ta question à nous poser ?
Que faites-vous pour les pauvres ?

lundi 22 février 2010

Indien du jour : Ashish


23 ans, Delhi, propriétaire d’hôtel et de magasin d’informatique

Nous devons à Ashish la survie de notre rubrique. Son magasin d’informatique ouvert le dimanche nous a permis de réparer l’adaptateur qui n’avait pas survécu à sa première semaine de sauts de tension indiens. Ce jeune entrepreneur dynamique n’a pas beaucoup de temps à perdre, nous non plus. En attendant son technicien on décide de le sonder. Une fois terminé il nous prête son ordinateur pour qu'on lui montre le résultat. Peu intéressé il sort son i-phone pour regarder les photos envoyées par sa sœur coincée sous la neige à Washington.


1 Qu'est-ce-que l'école t'as appris de plus important ?
Comment interagir avec les autres personnes.

2 Qu'est-ce-que tes parents t'ont appris de plus important ?
Comment respecter les plus vieux comme les plus jeunes.

3 Qu'a fait le monde pour toi ?
Le monde m’a donné de la réussite.

4 Que veux-tu faire pour le monde ?
Je veux me battre pour les autres, j’ai grandi dans l’idée de tout faire pour le monde.

5 Que ferais-tu avec 10€ ?
Je les investirais dans mon hôtel.

6 Où veux-tu vivre ?
Aux Etats-Unis, ma sœur y habite.

7 Qui est ton idole ?
Mes amis.

8 Si tu pouvais faire un vœu, quel serait-il ?
Que tout le monde se porte  bien.

9 De quoi as-tu peur ?
De ma relation avec ma copine.

10 Quelle est ta question à nous poser ?
Je n’ai pas le droit de vous poser de question. Pourquoi devrais-je vous poser une question ?

vendredi 19 février 2010

Les lieux sacrés de la vallée du Gange

Qui dit Bangladesh dit surpopulation, inondation et pauvreté, ça a fait l’objet d’un précédent article. Qui dit Inde dit couleurs, épices et spiritualité. Couleurs, nous vous en avons montrées au marché aux fleurs de Calcutta. Epices, hum hum, nous en mangeons assez tous les jours. Reste la spiritualité. (Note de Arnaud : si les religions vous barbent, rendez-vous au dernier paragraphe).


L’Inde a accouché de quatre grandes religions, hindouisme, bouddhisme, jainisme et sikhisme. Nous nous concentrerons sur les deux dernières dans la seconde partie du séjour, avec notamment la visite du temple d’or sikh d’Amristar en guise d’adieu à l’Inde.

Le bouddhisme est né lorsque, au 6e siècle avant JC, un prince né Siddharta Gautama dit Bouddha (« l'éveillé ») a atteint le nirvana, permettant de s’affranchir de la souffrance. Le tout en méditant très longtemps, assis contre un arbre. Vous comprendrez que cet arbre et le temple qui est juste à côté, soient saints pour les bouddhistes. Les pays bouddhistes du monde entier (de l’Asie en fait, il n’y pas de pays bouddhistes ailleurs…) ont tenu à construire chacun un temple dans les environs du sacré Mahabodi Temple. Tous ces temples, ainsi que les hôtels et restaurants dédiés aux pèlerins/touristes, forment ce qui est resté un village, nommé Bodhgaya. Nous y avons passé une bonne demi-journée, à nous promener, à visiter les temples et à regarder les bouddhistes faire leurs prosternations.



Bénarès (dite Varanasi ici, l’Anglais qui a changé le nom devait être dyslexique…) est, elle, la Mecque, que dis-je, la Bodhgaya des Hindous. Selon leur croyance, Bénarès, et le Gange qui y coule, purifient. D’où les Indiens en slip dans le Gange, se lavant (y compris la bouche…) consciencieusement de leur pêchés. Mais surtout, d’où les incessantes crémations de parents juste morts, et qui, seulement, ici, échapperont au cycle sinon perpétuel des réincarnations, et pourront laisser leur âme reposer en paix.



Bénarès c’est beaucoup de touristes, et tous les profiteurs qui vont avec.
Bénarès c’est  beaucoup de sâdhus, ces sortes d’ermites hindous habillés de vieux habits oranges (couleur sainte hindoue), qui vont nu-pieds et dorment dans les fourrés.
Bénarès, c’est aussi quelques sâdhus d’un autre type, habillés de noir et censés briser les tabous. D’où une consommation d’alcool, alors que les autres sâdhus sont plus portés sur la ganja (nom local du cannabis, d'usage très fréquent à Bénarès). D’où l’usage de crânes repêchés dans le Gange pour boire. D’où aussi, selon la légende, le cannibalisme, la consommation de chair fraîche (il est possible d’en trouver à Bénarès, car les enfants et les femmes enceintes décédés sont purs et donc ne nécessitent pas de crémations avant d’être jetés dans le Gange). Nous en avons croisés quelques uns, et ils font très peur -ça doit être fait exprès.

Remontant un peu le Gange, se trouve Allahabad. Située au confluent du Gange et de la Yamuna (la rivière qui borde le Taj Mahal), Allahabad est aussi un lieu de baignade sainte (mais pas de crémation). Surtout en période de Kumbh Mela, le grand festival de trois semaines qui a lieu tous les douze ans. Douze ans, c’est long, et ils ont fait un intermédiaire Ardh Mela pour faire patienter, six ans après les Kumbh Mela. Le dernier Ardh Mela a réuni 70 millions de personnes…(il devait y avoir du monde sur le toit des trains). Pour ceux qui ne peuvent même pas attendre six ans, il y a un Magh Mela chaque année, qui tombait quand nous avons visité la ville. Nous avons donc vu nos premiers seins indiens, car, à Allahabad, le topless est autorisé.
A Allahabad aussi il y a des sâdhus, et eux aussi aiment la ganja.




Les lecteurs avisés auront remarqué que Allahabad ne sonne pas très hindou, et que ce n’est pas parce que c’est là que Brahma a touché terre qu’elle porte ce nom. C’est juste que les Moghols y ont fait un petit tour. Et ont laissés derrières eux trois belles grandes tombes.



Enchaînant non plus sur la religion, ni même sur le Gange, mais sur les grandes et belles tombes mogholes, nous nous sommes rendus à Lucknow. A part ses magnifiques tombes, Lucknow mérite la visite pour les ruines du fort anglais qui s’y trouve. Ruines ? Vous pensiez que les Anglais savaient construire des bâtiments costauds, capables de résister aux assauts de deux siècles ? Oui, sûrement, sauf que durant ces deux siècles se sont trouvés 147 jours de siège et canonnade, durant la mutinerie des soldats indiens en 1857. Les Britanniques ont laissés le tout en l’état, et donc on peut toujours voir les trous des boulets de canons.

Retournant à l’activité « Regardons les Indiens se baigner en slip dans le Gange », nous voici à Haridwar. Suffisamment proche des sources pour que l'eau reste vive, mais suffisamment bas pour avoir eu le temps de collecter l’eau d’autre rivières et donc d’être presque aussi large que la Seine, le Gange a l’air propre à Haridwar. A part donc s’y laver les pêchés durant la journée, les Hindous y jette des fleurs et des bougies, à l’occasion d’une cérémonie qui se tient chaque soir à l’heure du coucher du soleil. Ne comprenant pas l’hindi, et n’ayant que des connaissances superficielles de la religion hindoue, pour nous, la cérémonie est plus tournée vers la quête d’argent que vers la spiritualité… Même impression désagréable au temple au somment de la colline surplombant Haridwar. On se console comme on peut, la vue était jolie et monter des escaliers, ça prépare pour le vélo…



En parlant de vélos, nous avons appris qu’ils sont de retour à Singapour après avoir été refusés par la douane indienne. Il nous reste trois semaines avant d’en avoir besoin, et maintenant nous sommes en Inde pour éventuellement pouvoir aller parlementer avec la douane, il n’y pas lieu de paniquer. Pas lieu de paniquer non plus, mais inquiétude aussi pour les visas iraniens, qui pourraient mettre un peu plus de temps que prévu à arriver... [ndlc : voir le sondage pour ce dernier paragraphe]

PS : Zizi nous a demandé plus de photos de nous. En voici une. Vous pouvez voir, j’ai pris des couleurs et des pectoraux, et Arnaud quelques poils au menton…

jeudi 18 février 2010

Indien du jour : Ram Krishan


78 ans, enseignant à la retraite mais poète toujours actif, Haridwar


Alors que nous discutons avec Ritesh et son ami, un vieil homme emmitouflé s'approche et demande à lire nos questions. La version manuscrite que nous utilisons quand nous avons du mal à nous faire
comprendre passe quelques minutes dans ses mains tremblantes. Il n'a pas l'air de vouloir répondre
mais s'assied à nos côtés, prend mon carnet et écrit lentement dessus :

« I was a famous teacher of this city. I belong to a famous familly. I am a well know poet of Hindi and Urdu language and my adress is :
Ram Krishan Sharma
Vijay Nivas
Old Tihri House
Haridwar
Uttarakhand »

Voilà tout ce qu'il a à échanger avec nous me dit-il.. En revenant à la charge question par question
j'obtenais peu à peu des réponses suivies souvent de digressions en hindi gentiment rattrapées par
Ritesh discutant deux marches plus bas avec Thierry.


1 Qu'est-ce-que l'école t'as appris de plus important ?
J'ai appris à propos de différents personnages religieux, j'ai aussi appris différentes littératures dans
différentes langues.


2 Qu'est-ce-que tes parents t'ont appris de plus important ?
L'histoire de ma ville, et le fait que ma famille ait contribué à l'entretien d'édifices religieux.


3 Qu'a fait le monde pour toi ?
Il m'a fait naître dans cette ville glorieuse.


4 Que veux-tu faire pour le monde ?
J'ai enseigné à beaucoup d'étudiants, et récité mes poèmes devant de grandes assemblées. Maintenant,
je suis un vieil homme, que voulez-vous que je fasse ?


5 Que ferais-tu avec 10 € ?
Dans quelques jours je vais publier trois de mes poèmes. Avec 10€, j'en imprimerais plus pour les
distribuer aux gens.


6 Où veux-tu vivre ?
Haridwar.


7 Qui est ton idole ?
Mahatma Gandhi et Subash Chandra Bose.


8 Si tu pouvais faire un voeu, quel serait-il ?
J'ai eu une bonne vie et j`ai une bonne retraite pour la finir, mes enfants vont bien, je n'ai pas de voeu.


9 De quoi as-tu peur ?
De rien. Il n'y a pas de danger, j'ai eu une bonne vie, de quoi devrais-je avoir peur ? Les gens qui ont
peur sont ceux qui ont des soucis. L'homme jeune peut s'inquiéter de son avenir, pas le vieil homme.


10 Quelle est ta question à nous poser ?
Quelle est votre adresse ? Je suis un maniaque des adresses, j'en ai plus de 500 dans mon carnet.

mercredi 17 février 2010

Indien du jour : Ritesh


20 ans, étudiant en IUT de mécanique, Haridwar


Ritesh, est curieux mais timide. Il commence par s'asseoir près de nous, sur les quais du Gange, à
Haridwar. Se rapproche un peu. Puis se risque à nous poser quelques questions anodines, en hindi, alors qu'il maîtrise plutôt bien l'anglais. S'ensuit un échange d'une bonne demi-heure, où il se montre très avisé. Il aime énormément sa ville, Haridwar, aime autant son pays, l'Inde. Il rêve d'un bel avenir, et, pendant qu'Arnaud trime avec son papi, me pose des questions quant à sa carrière. Carrière qu'il aurait du effectuer en mathématiques appliquées au lieu de la mécanique : son tic de langage, en anglais comme en hindi, est un usage abusif du terme « Matlab ». Heureusement, nous avions lu la veille qu'en hindi, « Matlab » veut dire « signification », et est donc l'équivalent du « I mean » anglais.


1 Qu'est-ce-que l'école t'as appris de plus important ?
L'honnêteté, et être bon avec les gens de tous les pays.


2 Qu'est-ce-que tes parents t'ont appris de plus important ?
De ne jamais tromper les gens.


3 Qu'a fait le monde pour toi ?
De me faire naître dans ce monde.


4 Que veux-tu faire pour le monde ?
Je veux faire quelque chose pour les pauvres.


5 Que ferais-tu avec 10 €?
Je les déposerais à la banque, pour le futur. C'est mieux que de les dépenser maintenant pour des
mauvaises choses.


6 Où veux-tu vivre ?
À Haridwar.


7 Qui est ton idole ?
Mahatma Gandhi, c'est un homme simple aux accomplissements extraordinaire. Nehru aussi, et Abraham Lincoln parmi les étrangers.


8 Si tu pouvais faire un voeu, quel serait-il ?
Je veux avoir beaucoup d'argent pour pouvoir lancer une entreprise dans le but d'aider mon pays et ses pauvres.


9 De quoi as-tu peur ?
Etre seul.


10 Quelle est ta question à nous poser ?
Et vous, qu'est-ce-que l'école vous a appris de plus important ?

mardi 16 février 2010

Indien du jour : Jaspal


53 ans, entrepreneur, Calcutta

Quelques minutes avant le début des rites hindous du coucher de soleil à Haridwar, un sikh nous aborde et commence à nous poser des questions non pas pour tenir une rubrique Français du jour sur un blog mais par simple curiosité. Appréciant sa bonne humeur et son ouverture d'esprit, nous le mettons à l'épreuve de notre questionnaire.

  1. Qu'est-ce-que l'école t'as appris de plus important ?
    La discipline.

  2. Qu'est-ce-que tes parents t'ont appris de plus important ?
    La vie religieuse.

  3. Qu'a fait le monde pour toi ?
    Le monde, c'est la nature. La nature, c'est Dieu, et Dieu nous donne tout au bon moment.

  4. Que veux-tu faire pour le monde ?
    Je veux prier, servir les autres, transmettre ce que j'ai appris pour rendre le monde meilleur.

  5. Que ferais-tu avec 10€ ?
    J'en donne à ma famille et aux nécessiteux.

  6. Où veux-tu vivre ?
    Je veux vivre dans un endroit en paix, là où je trouve un travail.

  7. Qui est ton idole ?
    Subash Chandra Bose [ndlr : artisan non-non-violent de la libération], un homme qui tenait parole.

  8. Si tu pouvais faire un voeu, quel serait-il ?
    Faire que l'Inde soit prospère.

  9. De quoi as-tu peur ?
    Des pêchés.

  10. Quelle est ta question à nous poser ?
    Je n'ai pas de question, mais plutôt une suggestion : faîtes un travail en accord avec votre conscience.

lundi 15 février 2010

Indien du jour : Lakhan

51 ans, « donneur de conseil, disciple de Mahatma Gandhi », Mahoba

Ne pas avoir de couchette dans un train de nuit est un bon moyen de faire des rencontres… surtout quand l’espace mort entre deux wagons héberge une dizaine de personnes. Je sors mon livre, une biographie de Gandhi. Lakhan assis juste en face est intrigué par la couverture. Il me demande si je suis un disciple du Mahatma voyageant comme lui en classe générale. Je le déçois en avouant être juste un touriste idiot qui s’y est pris trop tard pour avoir une couchette. Lui se rend en pèlerinage à Haridwar, il compte mettre à profit la trentaine d’heure de train qu’il a devant lui pour méditer. On lui en volera une pour discuter.

1 Qu'est-ce-que l'école t'as appris de plus important ?
Que la vie est une lutte

2 Qu'est-ce-que tes parents t'ont appris de plus important ?
Le courage

3 Qu'a fait le monde pour toi ?
Il m’a donné de vivre une vie supérieure

4 Que veux-tu faire pour le monde ?
Chercher la vérité, la non-violence et la fraternité

5 Que ferais-tu avec 10€ ?
Je paierais pour des cantiques, plein de cantiques

6 Où veux-tu vivre ?
Dans le cœur des gens

7 Qui est ton idole ?
Dieu (Rama)

8 Si tu pouvais faire un voeu, quel serait-il ?
Que mon âme arrive le plus près possible de Dieu

9 De quoi as-tu peur ?
Rien

10 Quelle est ta question à nous poser ?
Vous devriez vous vivre une vie spirituelle

Indien du jour : Pavan


32 ans, gérant de restaurant de gare, Allahabad


Près des gares, à l'heure du diner le touriste blanc est assez populaire. Les gérants ont l'amitié facile et
multiplient les courbettes en récitant leurs menus. Pas Pavan. Il a l'air paisible de l'homme qui fait bien son travail et la bedaine du restaurateur qu'on peut croire. Un groupe de fillettes sort de son arrière salle, elles viennent d'y prendre une leçon du soir auprès de sa femme qu'on ne verra pas. La sagesse et le calme de ce petit homme posé au milieu du concert de klaxons et de cris qu'est le parvis de cette grande gare nous a marqué.



1 Qu'est-ce-que l'école t'as appris de plus important ?
Respecter les personnes âgées, le pays et les voisins.


2 Qu'est-ce-que tes parents t'ont appris de plus important ?
La connaissance de l'amour et la volonté de donner de l'amour à chacun.


3 Qu'a fait le monde pour toi ?
La paix.


4 Que veux-tu faire pour le monde ?
Je veux la joie dans le monde et que tout le monde prie son propre Dieu.


5 Que ferais-tu avec 10 € ?
Je les donnerais à des enfants pauvres.


6 Où veux-tu vivre ?
Dans un temple, où je peux trouver paix et méditation.


7 Qui est ton idole ?
Mon guide spirituel, Asaram Bapu.


8 Si tu pouvais faire un voeu, quel serait-il ?
La paix dans le monde.


9 De quoi as-tu peur ?
Du terrorisme, qui tue des innocents.


10 Quelle est ta question à nous poser ?
[après une longue réflexion] Comment pouvons-nous sauver la nature, ses rivières, ses forêts ?

samedi 13 février 2010

Indien du jour : Jérôme


54 ans, intermittent de l'hydrocarbure en Sibérie


Se faire réveiller par un malien portant un anorak sibérien quand on est persuadé de s'être endormi
dans un train en Inde est assez surprenant. Le retour à la réalité ne l'est pas moins si celui-ci vous
explique à demi-mots qu'il vient de passer 75 jours à Bodhgaya le temps d'accomplir 111 111
prosternations sur conseil de son collègue sibérien bouddhiste d'origine mongole vu qu'en ce moment
ils n'ont pas de travail. « La routine ça calme l'orgueil » dit Jérôme. Depuis qu'à 18 ans il a quitté son
village au Mali après avoir décroché une bourse pour aller étudier en URSS, s'est marié à Moscou, ne
s'y est jamais vraiment installé mais a multiplié les allers-retours au gré des cartes de séjour, je ne sais
pas s'il en a connu beaucoup de routine.


1 Qu'est-ce-que l'école t'as appris de plus important ?
La joie, quand on est gamin on est joyeux.


2 Qu'est-ce-que tes parents t'ont appris de plus important ?
La simplicité.


3 Qu'a fait le monde pour toi ?
Tout.


4 Que veux-tu faire pour le monde ?
Ce que je peux.


5 Que ferais-tu avec 10 € ?
Comment ça 10€ ? [Si, par exemple, tu trouves 10 € ?] Je le donne aux gens. Ce qui n'est pas à moi, je le rends.


6 Où veux-tu vivre ?
Partout, là où il y a de l'eau.


7 Qui est ton idole ?
Je n'ai pas d'idole, je n'en ai jamais eu.


8 Si tu pouvais faire un voeu, quel serait-il ?
Je n'ai pas de voeu.


9 De quoi as-tu peur ?
Je n'ai peur de rien.


10 Quelle est ta question à nous poser ?
Pourquoi faites-vous ce questionnaire ?

Indien du jour : Tushar Angel


Arrivés à la gare une bonne heure avant le départ de notre train de nuit Calcutta-Gaya, Thierry me fait remarquer que nous n'avons pas questionné de la journée. Dans la minute qui suit un homme vient vers nous. Sa veste bleue doublée d'un stylo à la pochette m'ont d'abord fait croire qu'il s'agissait d'un controleur zélé venant nous embêter dès les quais. Pas du tout, Tushar (mais vous pouvez l'appeler 'Angel') est ingénieur pollution athmosphérique. Chimiste de formation il semble satisfait de sa reconversion dans l'air du temps. Il n'est pas pressé de prendre son train de banlieue pour rentrer chez lui, le samedi est le jour où il essaie de discuter avec des touristes qui en retour doivent surement apprécier sa gaité communicative.

  1. Qu'est-ce-que l'école t'as appris de plus important ?
    Les mathématiques et l'amour des gens.

  2. Qu'est-ce-que tes parents t'ont appris de plus important ?
    L'amour du travail et l'implication dans le travail.

  3. Qu'a fait le monde pour toi ?
    J'aurais bien aimé recevoir le grand amour, mais j'attends toujours.

  4. Que veux-tu faire pour le monde ?
    Je voudrais améliorer les relations humaines et réduire la méchanceté.

  5. Que ferais-tu avec 10€ ?
    Ca dépend des situations. Maintenant, je m'achèterais du lait et de la farine

  6. Où veux-tu vivre ?
    Là où la paix, l'amour et la joie sont, j'irai les chercher


  7. Qui est ton idole ?
    J'ai des idoles dans différents domaines. Maradona pour le foot, Lata pour la chanson, ou mère Teresa pour les oeuvres sociales

  8. Si tu pouvais faire un voeu, quel serait-il ?
    Aimer et être aimé.

  9. De quoi as-tu peur ?
    Du sabotage, des actes terroristes.

  10. Quelle est ta question à nous poser ?
    Etes-vous heureux dans votre vie ?

vendredi 12 février 2010

Indien du jour : Papi du bus


79 ans, aide son fils au magasin d'électroménager, Calcutta

Dans un bus bondé à la conduite aussi souple que mes ischios nous rencontrons un sacré personnage. Papi du bus tient debout et ne veut pas ma place assise. Il est plus intéressé par notre destination. Descendant un arrêt avant nous il a juste le temps de nous indiquer le chemin vers le quartier des hôtels pas chers de Calcutta. Dix minutes plus tard et une intersection plus loin, on me tape sur l'épaule. Devinez qui ? Je ne sais pas comment il a pu nous rattraper et traverser cette artère congestionnée en boitant mais Papi du bus est bien là et me reproche de ne pas avoir bien suivi ses conseils. Le chemin il le connait ! Il le fait tous les jours pour rejoindre son magasin désormais tenu par son fils. Lui ne fait que l'aider en soirée. N'étant pas à un détour près on va passer voir l'étalage de casserolles et de mixeur qui l'a occupé toute une vie. N'étant pas à une pause près il veut bien répondre à notre questionnaire. Les questions à la base plutôt destinées à des enfants ont secoué le vieil homme. L'échange n'a pas été facile, il ne nous en a pas voulu et nous a donné son numéro de téléphone en cas de problème dans sa ville.

  1. Qu'est-ce-que l'école t'as appris de plus important ?
    La discipline

  2. Qu'est-ce-que tes parents t'ont appris de plus important ?
    Comment pourrais je répondre à cette question... ma mère est morte quand j'avais six mois, mon père quand j'avais un an.

  3. Qu'a fait le monde pour toi ?
    [la larme à l'oeil suite à la dernière réponse, il n'a pas répondu à la question]

  4. Que veux-tu faire pour le monde ?
    Instaurer la paix partout dans le monde.

  5. Que ferais-tu avec 10€ ?
    Je ferais des dons charitables

  6. Où veux-tu vivre ?
    Calcutta

  7. Qui est ton idole ?
    Mes petites-filles

  8. Si tu pouvais faire un voeu, quel serait-il ?
    [Long silence]

  9. De quoi as-tu peur ?
    J'ai peur des accidents des voiture

  10. Quelle est ta question à nous poser ?
    S'il vous plaît, ne me posez plus de questions

jeudi 11 février 2010

Indien du jour : Souvik


23 ans, Etudiant en master d'anglais, Calcutta, Croise souvent des étrangers car habite dans un quartier touristique

Si "Le Français" a un beau béret, une baguette sous un bras, un litron de vin sous l'autre, Souvik, belle moustache, batte de cricket sous un bras et meilleur pote sous l'autre est un bon candidat pour réprésenter l'Inde au musée des stéréotypes. On le rencontre dans un des rares espaces ouverts de son quartier. Avec une bande de potes ils y préparent un terrain de cricket pour un tournoi important qu'ils organisent la semaine prochaine. Les questions et les blagues fusent, le courant passe vite avec cette bande de jeunes de notre âge. Souvik pas le plus timide et le plus à l'aise en anglais se prète au jeu de notre questionnaire.

  1. Qu'est-ce-que l'école t'as appris de plus important ?
    Etre attentif à mes études

  2. Qu'est-ce-que tes parents t'ont appris de plus important ?
    Etre attentif avec tout le monde

  3. Qu'a fait le monde pour toi ?
    Trop rien jusque maintenant

  4. Que veux-tu faire pour le monde ?
    Quand une occasion se présentera, je la saisirai pour faire quelque chose pour le monde.

  5. Que ferais-tu avec 10€ ?
    Donne les moi d'abord, après je réfléchirai à comment les dépenser

  6. Où veux-tu vivre ?
    Calcutta

  7. Qui est ton idole ?
    Mon père

  8. Si tu pouvais faire un voeu, quel serait-il ?
    Devenir riche

  9. De quoi as-tu peur ?
    J'ai peur de perdre

  10. Quelle est ta question à nous poser ?
    Que pensez-vous de Calcutta ?

mercredi 10 février 2010

Indien du jour, bonjour

Ca fait presque deux semaines que nos deux aventuriers ont quitté le Bangladesh, le flux de Bangladais du jour est tari, il est maintenant temps de faire place aux Indiens du jour.
Pour les lecteurs accros aux Bangladais, pas de panique le sevrage se fera en douceur, car dès demain vous aurez droit à l'interview exclusive d'un Indien certes, mais d'un Bengali quand mème.
Et qui pourrait reconnaitre un Bengali indien d'un Bengali bangladais, si ce n'est le salut, Nomoskar pour les uns et Salam Alekoum pour les autres.

Pour répondre à certains commentaires, non la couverture internet n'est pas parfaite dans le monde entier, et pour que le publication sur le blog soit constante et fluide, Thierry et Arnaud m'envoient les billets que je poste ensuite à intervalle régulier. Voila déjà un mystère d'éclairci !

par Bertrand

Bangladais du jour : Muhammad Yunus


 69 ans, Economiste et banquier, Prix Nobel d'Economie 2006, créateur de la Grameen Bank, banque de microcrédit.

Comment parler du Bangladesh sans parler d'une de ses plus illustres figures, Muhammad Yunus, le célèbre économiste, professeur à Chittatong, qui a mis en place la première banque de microcrédit, la Grameen Bank, après avoir étudié les problèmes des villageois alentour de Chittatong.
Muhammad n'était pas disponible pour répondre au questionnaire, mais heureusement Le Monde l'avait interviewé pour nous en 2008 :


mardi 9 février 2010

Bangladais du jour : Badhon


17 ans, Lycéenne, Barisal, A souvent vu des étrangers car a travaillé pour une ONG australienne

Aujourd'hui, surprise, nous vous servons une Bangladaise du jour. Une fille qui parle bien anglais et qui s'intéresse à la sociologie, voilà une occasion que nous ne pouvons pas manquer. Rencontrée devant l'université de Barisal, Badhon est encore lycéenne et souhaiterait devenir journaliste. Un appel important a mis fin à notre échange. A peine notre dernière question posée, la voilà partie sur un rickshaw, nous laissant seuls au milieu d'un bel attroupement malheureusement beaucoup moins à l'aise en anglais.

  1. Qu'est-ce-que l'école t'as appris de plus important ?
    J'y ai rencontré des amis.

  2. Qu'est-ce-que tes parents t'ont appris de plus important ?
    Etre bonne. Non, être la meilleure.

  3. Qu'a fait le monde pour toi ?
    Pleins de choses. Le Bangladesh, la langue bengalie, une langue que j'aime.

  4. Que veux-tu faire pour le monde ?
    Faire quelque chose pour les enfants

  5. Que ferais-tu avec 10€ ?
    J'en donnerais un peu à des enfants, et je garderai le reste.

  6. Où veux-tu vivre ?
    Barisal

  7. Qui est ton idole ?
    Ma mère

  8. Si tu pouvais faire un voeu, quel serait-il ?
    Que la thérapie de mon frère réussisse

  9. De quoi as-tu peur ?
    Les cafards

  10. Quelle est ta question à nous poser ?
    Qu'est-ce-que vous allez faire avec ce questionnaire ?

lundi 8 février 2010

Bangladais du jour : Partha


41 ans, Entrepreneur local, Srimangal, Voit des Blancs tous les jours

Alors que nous finissons de poster la première série de Bangladais du jour, un candidat intéressant s'offre à nous pour ouvrir la deuxième semaine. Sourire pincé, traits fins, blouson en cuir Partha veut que son cyber-café ouvre Srimangal sur le monde. A notre âge il était parti en Suède. Durant trois ans il avait travaillé dur dans les mines de fer du nord du pays. Ses yeux brillent quand il parle du soleil de minuit ou de son ex suédoise mais il se souvient qu'emmigrer ne rime pas avec argent facile. Très sensible aux questions environnementales et sociales, quand il se rend à la capitale, il se demande toujours si la troisième guerre mondiale ne vient pas d'éclater. Le mois prochain il se lance dans l'éco-tourisme. Ironie du sort, beaucoup d'oiseaux migrent dans le grand delta qu'est le Bangladesh pour passer l'hiver, il aimerait les faire découvrir au monde.

  1. Qu'est-ce-que l'école t'as appris de plus important ?
    Ne pas mentir, c'est ce qu'ils répétaient tout le temps.

  2. Qu'est-ce-que tes parents t'ont appris de plus important ?
    Il faut se battre

  3. Qu'a fait le monde pour toi ?
    Plein de choses ! L'air pur, l'eau, la nourriture...

  4. Que veux-tu faire pour le monde ?
    Sauver le monde : mettre fin à la pollution.

  5. Que ferais-tu avec 10€ ?
    Mmh, c'est pas beaucoup d'argent. Je dépenserais les 1000 Taka au restaurant, ou alors j'aiderais quelqu'un.

  6. Où veux-tu vivre ?
    Sur la Lune ou sur Mars, parce que je suis humain et que l'imagination n'a pas de limites.

  7. Qui est ton idole ?
    Mère Teresa

  8. Si tu pouvais faire un voeu, quel serait-il ?
    Qu'il n'y ait plus de guerres

  9. De quoi as-tu peur ?
    J'ai peur de ce monde, il se dérègle (climat, ...) trop vite

  10. Quelle est ta question à nous poser ?
    Que feriez-vous pour les gamins des rues ?

samedi 6 février 2010

Bangladais du jour : Pulak


23 ans, Sylhet, Etudiant en géologie, N'a jamais discuté avec des Blancs avant nous

Pulak nous interpelle dans la rue, et rapidement nous invite à boire un thé devant un cricket finissant dans le restaurant d'un ami. Malgré son look des années folles et sa spécialisation en géologie, il est très concerné par la situation économique et sociale de son pays. Ca tombe bien, il craint de ne pas trouver d'emploi dans son domaine et envisage de travailler pour le gouvernement. Il nous demandera quand même si on a le pouvoir de lui procurer un visa français. Flatté que nous connaissions un peu l'histoire de son pays (merci Lonely Planet), il insistera pour nous payer les thés.

  1. Qu'est-ce-que l'école t'as appris de plus important ?
    Le plus important fut mon école primaire. J'y ai appris que l'on doit servir le peuple, car ici il y a beaucoup de pauvres.

  2. Qu'est-ce-que tes parents t'ont appris de plus important ?
    Ils m'ont appris que l'éducation offre de nombreuses opportunités. Ils m'ont appris l'honnêteté aussi.

  3. Qu'a fait le monde pour toi ?
    Les relations humaines

  4. Que veux-tu faire pour le monde ?
    Rendre les hommes égaux

  5. Que ferais-tu avec 10€ ?
    Je m'achèterais des livres de culture générale à propos du monde.

  6. Où veux-tu vivre ?
    A Sylhet. Parfois je rêve de Londres, de Paris, d'Amérique, du Canada.

  7. Qui est ton idole ?
    Cheikh Mujibur Raman, le créateur de notre nation (ndlr : celui qui a mené la séparation de ce qui s'appelait encore le Pakistan Oriental d'avec le Pakistan Occidental, en 1971. Il fut le premier premier ministre du Bangladesh libre)

  8. Si tu pouvais faire un voeu, quel serait-il ?
    Comme vous venez de pays développés, je souhaite que vous soyez ici pour le développement de l'économie, de l'éducation et du social de ce pays.

  9. De quoi as-tu peur ?
    J'ai peur de l'impureté.

  10. Quelle est ta question à nous poser ?
    Je tourne mon souhait (cf question 8) en question.

Bangladais du jour : Afzhar


16 ans, Lycéen, Sylhet, premiers touristes qu'il croise

Un gros "What's up bro !!!" venant d'un van roulant à vive allure nous surprend alors que nous marchons paisiblement au milieu des plantations de thé de Srimangal. Le véhicule s'arrête quelques mètres plus loin. Une petite dizaine de djeun's occidentalisés en descend. Ces lycéens de l'instution banglo-brittanique de Sylhet ont loué le van pour une journée tourisme dans leur région. Afzhar mène la discussion, son accent américain trahit treize années passées dans le Michigan. Depuis un an il est de retour au pays.

  1. Qu'est-ce-que l'école t'as appris de plus important ?
    Il faut travailler dur pour accomplir quelque chose de bien.

  2. Qu'est-ce-que tes parents t'ont appris de plus important ?
    Mes parents m'ont transmis la culture bangladaise.

  3. Qu'a fait le monde pour toi ?
    Aucune idée.

  4. Que veux-tu faire pour le monde ?
    Faut grave que j'aide le Bangladesh ("Gotta help Bangla")

  5. Que ferais-tu avec 10€ ?
    J'irais manger chinois

  6. Où veux-tu vivre ?
    Sylhet

  7. Qui est ton idole ?
    2Pac (ndlr : rappeur-poète californien assassiné dans les années 90)

  8. Si tu pouvais faire un voeu, quel serait-il ?
    En ce moment ? Manger, là j'ai trop faim.

  9. De quoi as-tu peur ?
    La jungle autour d'ici. Elle fait flipper !

  10. Quelle est ta question à nous poser ?
    A Thierry dont LE jean est même trop usé pour être un Diesel : "T'as pas d'argent pour te payer un pantalon ?"

vendredi 5 février 2010

Bangladais du jour : Zafaralam



23 ans, Cox's Bazar, Etudiant en mathématiques à Chittagong

Son cahier de calcul algébrique sous le bras, il nous salue dans la rue. Chic, s'exprimant dans un bon anglais, il a le type du jeune qui prend sa vie en main. De nombreux passants se grouperont autour de nous pendant notre échange assez bref, car, vous comprenez, il doit aller travailler pour assurer sa mention qui lui permettra d'être professeur d'université -ou, mieux, d'aller faire sa thèse à Cambridge, la "meilleure université de ce monde".

  1. Qu'est-ce-que l'école t'as appris de plus important ?
    Que les enseignants sont primordiaux. Ils sont les architectes de la nation.

  2. Qu'est-ce-que tes parents t'ont appris de plus important ?
    Obéir aux supérieurs, le respect

  3. Qu'a fait le monde pour toi ?
    Avoir établi la paix partout dans le monde

  4. Que veux-tu faire pour le monde ?
    Consacrer ma vie pour le bien-être de la nation

  5. Que ferais-tu avec 10€ ?
    Je le donnerai pour une bourse pour les étudiants pauvres

  6. Où veux-tu vivre ?
    Amérique ou France

  7. Qui est ton idole ?
    Allah et son prophète

  8. Si tu pouvais faire un voeu, quel serait-il ?
    De pouvoir visiter des pays riches

  9. De quoi as-tu peur ?
    Allah

  10. Quelle est ta question à nous poser ?
    Comment aller facilement dans un pays occidental ?

jeudi 4 février 2010

Bangladais du jour : Mr Rumel


32 ans, 2 enfants, employé d'hôtel, Cox's Bazar

Mr. Rumel est un ami de Muhammad-Max de Cox's Bazar, appelé pour répondre à nos questions. Nous le rencontrons dans un restaurant. Il se demande bien de quelle teneur seront nos questions. Mr. Rumel est propre sur lui, et réfléchis dans un long silence avant de donner des réponses brèves mais précises.

  1. Qu'est-ce-que l'école t'as appris de plus important ?
    Le relationnel

  2. Qu'est-ce-que tes parents t'ont appris de plus important ?
    A parler décemment

  3. Qu'a fait le monde pour toi ?
    Un bel environnement

  4. Que veux-tu faire pour le monde ?
    Faire une découverte en mécanique et l'offrir au monde

  5. Que ferais-tu avec 10€ ?
    J'achèterai de l'électronique et je donnerai le reste au enfants pauvres

  6. Où veux-tu vivre ?
    N'importe quel pays occidental

  7. Qui est ton idole ?
    Mon instituteur

  8. Si tu pouvais faire un voeu, quel serait-il ?
    Etre installé dans un pays occidental

  9. De quoi as-tu peur ?
    Je suis musulman, je ne crains que Dieu

  10. Quelle est ta question à nous poser ?
    Que retirez-vous de cette enquête ?

Bangladais du jour : Muhammad - Max


29 ans, Cox's Bazar, Professeur d'anglais

Muhammad nous interpelle dans la rue, nous demandant si l'on cherche un cyber-café. Au final, il nous aide à prendre des billets de bus et nous emmène boire un thé sur la plage. Il perd vite son air jovial et nous avoue un gros chagrin amoureux (sa copine hésite entre lui et un autre parti à l'étranger). Né et élevé jusqu'à 8 ans à La Mecque, il est fier d'être de Cox's Bazar, mais tout chez lui est occidental -tenue, références, soucis. Il rêve est de devenir commentateur international de cricket mais se pose beaucoup de questions quant à la vie (pour lui, la vie est un jeu où il n'y a que des perdants). En attendant, il ne se pose pas de questions pour essayer de nous gratter 1,50€.

  1. Qu'est-ce-que l'école t'as appris de plus important ?
    J'ai appris beaucoup de choses à l'école, mais la plus importante est la discipline

  2. Qu'est-ce-que tes parents t'ont appris de plus important ?
    Mes parents m'ont appris comment contrôler, diriger les gens, et ce qu'on a le droit de faire ou pas.

  3. Qu'a fait le monde pour toi ?
    La chance et le défi d'avoir à faire les choix pour avoir une bonne vie

  4. Que veux-tu faire pour le monde ?
    Surprendre les gens et les divertir, être chaleureux

  5. Que ferais-tu avec 10€ ?
    Je donne 50 centimes aux mendiants, et je garde le reste pour sortir m'amuser

  6. Où veux-tu vivre ?
    Voyager en Amérique, au Brésil, puis vivre à Cox's

  7. Qui est ton idole ?
    Amitabh Bacchan (ndlr : acteur indien, vu dans Slumdog Millionaire), Yuvra Singh (ndlr : joueur de cricket indien)

  8. Si tu pouvais faire un voeu, quel serait-il ?
    Etre une star de Hollywood ou être millionaire

  9. De quoi as-tu peur ?
    Stresser trop à en avoir des problèmes psychologiques

  10. Quelle est ta question à nous poser ?
    Que pensez de la vie ? Qu'est-ce-que la vie ? (ndlr : ce mec était sûrement dans le comité du bac philo 1987)

mercredi 3 février 2010

Fiche-résumé du Bangladesh

Pays : Bangladesh
Régime : république, avec un président peu puissant et un premier ministre fort, sauf révolution ces derniers jours, Cheikh Hasina est « première » ministre
Durée : 12 jours
Mode de transport : train + bus
Dépense journalière par personne : 6€

On aime :
  • l’honnêteté et la gentillesse des Bangladais
  • les paysages
  • le surprenant bon état des routes
  • pouvoir trouver rapidement, pour pas cher, à toute heure, de la cuisine hygiénique

On n’aime pas :
  • le peu d’intérêt architectural des villes bangladaises
  • les klaxons incessants
  • la poussière

Bangladais du jour : Akyaw Marma


22 ans, Collines frontalières avec la Birmanie, Etudiant bouddhiste à Cox's Bazar

Akyaw, 22 ans, 32 points au Scrabble, est issu de la minorité bouddhiste bangladaise des collines sises entre Chittagong et la Birmanie. Nous le rencontrons dans un monastère bouddhiste, où il reçoit un enseignement religieux en supplément de ses cours académiques. Une petie faute de grammaire (*) dans notre première question bloquait son esprit rigoureux, au point que nous avons cru qu'il ne parlait pas anglais -on se serait bien trompé. Le dictionaire bengali-anglais est son meilleur ami (avec son livre de comptabilité "Accounting right" et ses exercices de grammaire).

  1. Qu'est-ce-que l'école t'as appris de plus important ?
    La grammaire bengali et anglaise, la comptabilité

  2. Qu'est-ce-que tes parents t'ont appris de plus important ?
    A bien me comporter

  3. Qu'a fait le monde pour toi ?
    La faveur de vivre dans ce monde

  4. Que veux-tu faire pour le monde ?
    Pour le bien-être des gens, je vais développer une institution, peut-être dans mon village

  5. Que ferais-tu avec 10€ ?
    Acheter des livres d'exercices, et s'il me reste de l'argent, des livres

  6. Où veux-tu vivre ?
    Dans mon village des collines

  7. Qui est ton idole ?
    Mon professeur, mes parents, le prêtre

  8. Si tu pouvais faire un voeu, quel serait-il ?
    Devenir un enseignant ou un businessman

  9. De quoi as-tu peur ?
    De rater les examens

  10. Quelle est ta question à nous poser ?
    Pouvez m'expliquer le cas grammatical "I had better ring the bell" ("j'aurais mieux fait de sonner") ? Est-ce vraiment du passé ?



* la faute était "What is the most important thing you learnt from school", qui est l'américanisme de "What is the most important thing you HAVE learnt from school").

mardi 2 février 2010

De Srimanga à Calcutta

Nous vous avions laissés au milieu des plantations de thé de Srimangal, prêts à prendre tranquillement un train pour revenir vers le sud du Bangladesh. C'est bien ce qui s'est passé, tout du moins jusque peu avant Dhaka. Car des millions de pèlerins sont rentrés dans notre train, dans une petite gare. Ils ont eu la politesse d'investir aussi le train d'en face, afin que nous puissions bien voir ce qui se passait, et faire des photos [Note d'Arnaud : correction, Thierry dormait depuis une bonne heure quand l'abordage a commencé. Le wagon s'est retrouvé bondé sans qu'il ne bronche. Son sommeil étant sacré je n'ai osé le réveiller que lorsqu'un courageux tentant de rentrer par notre fenêtre a manqué de lui briser le nez]. Quand on voit ça, on se dit que il n'y a plus de place possible dans le train.


Eh bien si. Le toit ! Ca monte par des échelles, ça monte par entre les wagons, ça monte de partout. De dedans, d'abord on voit beaucoup de pieds passer devant sa fenêtre (ouverte), puis on voit des samossas et autres concombres en vol ascendant, puis de la monnaie en sens inverse.


L'arrêt dure longtemps, avec toujours la même phrase en boucle dans les haut-parleurs. Mon voisin m'assure que le chef de gare dit que le train va partir d'une minute à l'autre, mais que lui-même ne sait pas quand il va partir. Les Bangladais ont le sens de l'humour conclut-il. Au bout de trois heures, le train s'ébranle, sous les vivats des occupants du toit.


A voir l'expression de l'homme à droite de la photo précédente, la scène n'est pas courante. En fait, il s'agit de « vrais » pèlerins, revenant de l’Istema, rassemblement de trois millions d'hommes musulmans.

Pas la peine de perdre du temps à Dhaka, où les hôtels étaient sûrement tous pleins. Direction le port en rickshaw, et nuit sur le pont d'un bateau vers Borisal. Les autres passagers ne comprenaient pas bien que deux Blancs forcément riches passent la nuit sur le pont au lieu de se payer une cabine, et ils sont tous venus tour à tour regarder LES Blancs. Regarder si on souriait pareil qu'eux, regarder si on mangeait pareil qu'eux. Ils repartaient rassurés après une dizaine de minutes, sans avoir mot prononcé. Là où nous étions différents d'eux, c'est que nous avions des duvets et surtout des matelas de camping. Un Therma-rest sur un ferry d'eau douce, c'est nuit confortable assurée.

C'est là que mes ennuis ont commencé. On a commencé à prendre plus de transports, dont des bateaux. Arnaud aime la photographie, et aime donc les levers de soleil. Moi, j'aime dormir [Note d'Arnaud : j'aime aussi dormir... mais vu que les ronflements de l'auteur me sortent souvent du lit avant le début des polyphonies cocorico-muezzinesques, je préfère rentabiliser le fait d'être debout]. Du coup, je me cale des siestes sur les ponts des bateaux à huit heures du matin. Et ça me fait mal de dire « sieste » à huit heures du matin. Mais bon, c’est agréable de suivre le rythme solaire [Note de Arnaud : le rythme solaire serait donc ponctué de deux ou trois éclipses par jour...].

Barisal est une ville plutôt mignonne, où il est agréable de se promener.
De là, nous avons repris un bateau, de jour cette fois, et navigué à travers les rivières du sud-ouest bangladais. Un bateau calibré pour les photographes : départ une demi-heure avant le lever du soleil, arrivée une demi-heure après son coucher. Les photos suivantes sont là pour l'attester.




Mongla, notre ville d'arrivée, n'existe qu'en tant que port maritime et, plus intéressant à notre point de vue, porte d'entrée de « la plus grande mangrove du monde », les Sundarbans où nous sommes allés faire un petit tour le lendemain.

Bagherat, vue en chemin vers l'Inde, était la capitale d'un guerrier-saint musulman soufi. J'ai un peu de mal à concevoir comme on peut être guerrier, soufi et saint à la fois, mais je ne suis membre d'aucun comité de béatification et n'ai donc pas mon mot à dire sur la question. Toujours est-il que le saint en question aimait bien le BTP, et a fait construire bon nombre de mosquées et autres ponts, routes et bassins. Il en reste de jolies mosquées, de style pré-Moghols. Merci à lui donc.

Une nuit à Jessore nous a rapprochés de la frontière indienne. Frontière pas trop pénible à passer. Frontière assez peu marquante, aussi. Du côté indien trônent des affiches religieuses hindoues, mais sinon, peu de différences notables d'avec le côté bangladais.

En revanche, Calcutta, à 80 km de la frontière, ne ressemble plus tout à fait au Bangladesh. Les rues sont plus grandes, la ville semble plus riche. Mais il existe encore beaucoup de rickshaws à bras, tirés par un homme souvent pieds nus. Calcutta paraît donc plus inégalitaire, comme l'est l'hindouisme en comparaison à l'islam.

Calcutta fut capitale de l'empire britannique des Indes, et cela se ressent. La trace la plus marquante en est le Victoria Memorial, beau palais de marbre blanc érigé pour le jubilé de la célèbre reine. Le bâtiment se trouve au bout du Maidan, l'ancien champ d'exercice des canonniers, long de 3 km. Maintenant, les Indiens ne tirent plus de boulets mais des balles de cricket.


Autre spot touristique, le marché aux fleurs.


Au final, Calcutta possède un charme un peu suranné, invitant à se promener dans ses rues.

Au fait, nous avons retrouvé l'homme sans tête, il se porte plutôt bien.